Algérie

Le vide



Le vide a-t-il une limite ? Oui et non. Cela dépend de beaucoup de facteurs. C'est profond. Comme le sport en Algérie : au moment où l'on pense qu'il s'est éteint, il se réveille brusquement, emportant avec lui les foules et même les politiques, ravis de l'aubaine pour justifier leur vision des choses. Le football et les qualif's en Coupe du Monde en sont le parfait exemple.

A Pescara, par contre, où se déroulent les 16èmes JM 2009, rien ne va plus. Pourtant, c'est diantrement là que l'on attendait une réaction salvatrice de nos sportifs, de nos athlètes. Nada, les athlètes algériens se sont noyés, bel et bien, dans l'Adriatique, cette mer intérieure qui empêche les Albanais d'envahir la Botte italienne, et là où se déroulent des JM-2009 assez monotones du reste.

Nous y reviendrons, mais restons concentrés sur la participation algérienne à ces Jeux pour affirmer, sans être contestés, que nous n'avons récolté que ce que nous méritons. A J-2 de la clôture des Jeux, nous n'avons moissonné que 13 misérables médailles, et seulement 2 en or (3 en argent et 8 en bronze). Le Maroc (16 dont 5 or), la Tunisie (31 dont 13 or) et Misr Oum Eddounia (30 dont 10 en or) surclassent largement l'Algérie. Triste constat.

Même en sport, nous avançons à reculons. Quelle terrible maladie nous ronge-t-elle pour que nos sportifs soient devenus des vers de terre ? Certes, il y a des exceptions, comme ce lion de Zerguelaïne, ou le digne successeur de son père, Rachid Hamani. Mais ne dit-t-on pas que l'exception confirme la règle ? Ben oui, et Boudlimi Fatima (handisport - 1500 m, T54) en sait quelque chose. Jeudi, elle s'est classée 7e. Non pas parce qu'elle était faible (elle a du muscle), mais tout simplement du fait de l'extrême vétusté de son fauteuil. «Le fauteuil de Fatima n'a pas de manette de direction, quand elle tourne dans les virages, elle le fait avec son corps», lance, dépité, son coach.

Bouadda et Rachid. Des champions africains ne sont pas montés sur le podium : la faute à ces misérables fauteuils de 50 kg avec lesquels ils font leurs compétitions, alors que ceux qui sont venus à Pescara possèdent des fauteuils adaptés aux courses, en carbone, et qui ne pèsent que 5 kg.

Admirons dans toute sa splendeur cette différence qui fait que nos athlètes ne pourront plus dorénavant concurrencer le Monde avec des moyens désuets, une politique du sport rongée par les rivalités claniques, l'argent dépensé là ou il ne faut pas et les jacqueries souvent manipulées par...

Bon, bref, ici à Pescara, les athlètes algériens font ce qu'ils peuvent. Vendredi, Makhloufi (boules) et Dahmani Kenza (semi-marathon) ont gagné du bronze, en attendant Nima Issam. Mais dans le fond, c'est comme ces skippers algériens qui tournent en rond dans l'Adriatique, ne parvenant pas à se hisser au niveau de leurs adversaires.

Pourtant, nous aussi nous avons une mer (on dit qu'elle est la plus belle de ce côté-ci de la Mare Nostrum), des ports de plaisance, mais pas de bateaux, pas de skifs, ni même de belles felouques, hélas. Là est la différence.

Les médailles ne viennent que des sports qui dépendent de la force brute de nos athlètes. Point. Et l'Italie mène toujours le bal (152, 52 or) devant la France (114, 39 or) et l'Espagne (63, 20 or).




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