Le vice-président du CNES: «L'évasion fiscale est devenue un sport national»

? Le vice-président du Conseil national économique et social (CNES), Mustapha Mekidèche, a appelé hier à l'élaboration d'une politique économique en concertation avec les partenaires sociaux et les experts en économie afin de sortir de la crisequi frappe le pays de plein fouet.
Mustapha Mekidèche qui s'exprimait sur les ondes de la radio de la chaîne 1, a fait savoir que la nouvelle politique économique qui devrait être pensée sur un long terme, devrait être élaborée sur la base de quatre défis majeurs, à savoir la maîtrise de la démographie, l'énergie, les finances et la technologie. «Il faut absolument prendre en considération ces quatre facteurs qui changent régulièrement afin de trouver des solutions à long terme à la crise actuelle», a-t-il déclaré en soulignant que l'Algérie dispose d'atouts pour mettre en place une économie hors hydrocarbures car le pays, explique-t-il, dispose de la ressource humaine, de la sécurité et des infrastructures de base.
«L'Algérie a les capacités d'instaurer une économie diversifiée mais le problème réside dans la faiblesse des institutions politiques, économiques et commerciales», a déclaré le vice-président du CNES qui conseille d'utiliser l'argent enfoui dans les conteneurs et caché dans les maisons en dehors du circuit bancaire.
L'expert en économie affirme que la récupération et l'injection de cet argent sur le marché devrait être une priorité. Il soulignera dans le même cadre que l'évasion fiscale est devenue malheureusement un «sport national» et que le climat des affaires n'est pas du tout favorable.
L'invité de la chaîne 1 conseille de réfléchir dès maintenant à la mise en place de mécanismes qui permettraient de récupérer l'argent de l'informel pour le réinjecter dans le circuit formel. «Il faut donner des garanties politiques et des assurances au niveau des banques afin que les détenteurs de cet argent soient confiants et l'injectent dans le circuit formel dans le but de faire redémarrer la machine économique», dira encore Mustapha Mekidèche qui appelle à faire du dialogue avec les partenaires sociaux et économiques une tradition dans la perspective de créer une dynamique et une vision unifiée pour mettre en place enfin une économie libérale.