L’hypothèse est d’autant moins sûre que nos hauts responsables sont couverts par l’immunité liée à leurs fonctions ou relations de proximité avec le pouvoir. Ce genre de débat fait partie des sujets tabous que l’on tait volontiers au nom de la raison d’Etat ou de la supposée morale publique.
Cela, même lorsque les actes répréhensibles reprochés sont sur la place publique. Avant DSK, il y eut l’affaire Monica Lewinski qui aura été pour beaucoup dans la défaite des démocrates aux présidentielles américaines.
Il y a en ce moment les frasques du président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, lequel est lui aussi au centre d’un scandale sexuel qui fait les choux gras de l’opposition et des médias.
S’il y a une leçon à retenir de cette nouvelle affaire de mœurs de DSK, c’est qu’un homme politique ou public, quel que soit son niveau de responsabilité, à plus forte raison lorsqu’il préside aux destinées d’un pays ou qu’il nourrit des ambitions présidentielles, doit faire preuve, en toute circonstance, d’une probité exemplaire à tous points de vue.
La différence entre un Etat de droit et un autre, c’est que dans le second cas de figure, le droit et la morale publique s’effacent devant la force et l’impunité dont peuvent bénéficier des responsables dont les dérives de quelque nature qu’elles puissent être, morale, politique, sont couvertes par la loi de l’omerta et l’immunité directe ou indirecte.
A-t-on déjà vu un haut responsable algérien traîné devant les tribunaux pour des affaires d’abus sexuel, de droit de cuissage qui ne sont pas des maux propres uniquement aux sociétés libérales et libertines '
L’absence officiellement de scandales liés à des affaires de mœurs, les parodies de procès ouverts sur des dossiers de corruption qui n’ont fait tomber, pour l’heure, que des lampistes évitant scrupuleusement de remonter la chaîne des responsabilités qui pourrait déboucher sur des implications de dignitaires du régime, signifie-t-elle que l’Algérie est un pays vertueux par excellence et que le vice, dans l’acception large du terme, n’y a pas droit de cité '
Le jour où l’on verra en Algérie un haut responsable faire la manchette des journaux parce qu’il a été pris la main dans le sac ou parce qu’il s’est montré moralement peu digne de la fonction qu’il occupe, ce jour-là, on pourra dire que les choses ont positivement changé dans le pays.
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Posté Le : 16/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Omar Berbiche
Source : www.elwatan.com