Le véritable test

Quelle belle coïncidence que celle qui accompagnera, aujourd'hui, les Verts dans leur quête de rédemption et de retour en force ! Pour les Verts, quoi de mieux, en effet, pour exhiber leurs muscles et rassurer leurs supporters sur leur actuel état de santé collectif qu'une belle démonstration de force sur le terrain de l'anciennement appelé Arnold-Schwarzenegger-Stadion ' Rebaptisée depuis, le Graz-Liebenau-Stadion, l'enceinte qui portait le nom du plus célèbre des Mister Univers, connu pour sa plastique jamais égalée, conviera ainsi les protégés de Rabah Madjer à défier le mondialiste iranien dans une rencontre qui ne devrait ressembler en rien à la banale formalité de jeudi dernier face à la Tanzanie. Face à un adversaire d'un bien plus important calibre que la faible Tanzanie, Rabah Madjer aura une belle opportunité de gagner en crédibilité en tant que patron technique des Verts, surtout si le onze qu'il aligne fait montre de caractère, de discipline et d'intelligence dans le jeu. Car, pour avoir pris le risque de s'aventurer dans un champ aussi miné que ses choix tactiques discutables avec ce 3-4-3 modulable et inadéquat dans ce contexte précis, Rabah Madjer se sait grandement attendu ce soir à Graz. Celui qui a écrit sa légende non loin de là, plus précisément à Vienne, un soir de finale de Coupe d'Europe des Champions en mai 1987 jouera, d'ailleurs, gros face au Team Melli de Carlos Queiroz. D'autant plus que quand bien même l'adversaire iranien demeure un mondialiste respectable, il n'a rien d'un terrifiant épouvantail. Sa prestation du week-end dernier face à la Tunisie de Nabil Maâloul, assortie d'une défaite, en est la plus convaincante des preuves. Même sur le papier, l'effectif iranien n'impressionne personne loin de sa zone géographique. Avec des éléments qui évoluent, dans le meilleur des cas, entre l'Olympiakos, Heerenven, le Rubin Kazan et AZ Alkmaar, en passant par As-Sadd, l'Iran ne peut aucunement se targuer d'avoir des individualités aussi brillantes que celles dont dispose Rabah Madjer dans son groupe. Outre l'important paramètre du terrain, la différence risque, surtout, de se faire au niveau du banc de touche où, l'adversaire du soir possède en Carlos Queiroz une pointure européenne dans le domaine.L'ancien entraîneur des Galactiques du Real Madrid, qui avait fourbi ses armes en tant qu'adjoint d'Alex Ferguson à Manchester United bouclera, de plus, 7 ans sur le banc de la sélection iranienne le 4 avril prochain.
De quoi lui garantir une légitimité certaine à la quête de laquelle sera, ce soir, son alter ego algérien, Rabah Madjer.
Rachid BELARBI