Algérie

Le verdict sera prononcé le 7 juin



Le verdict sera prononcé le 7 juin
Kamel Daoud- Abdelfettah HamadacheL'avocat général près la même section pénale du tribunal d'Oran, lors de son plaidoyer, a requis six mois de prison ferme et une amende de 50.000 dinars.La cour d'appel d'Oran a traité sous toutes ses facettes l'affaire opposant le journaliste-écrivain Kamel Daoud au salafiste islamiste Abdelfettah Hamadache Zirari avant de la mettre en délibéré. Le verdict sera prononcé le 7 juin en cours. Dans son plaidoyer, l'avocat général a requis l'application de la loi. A l'issue du procès en appel, l'avocat de la partie civile Me Fodil Abderrezak, a dans une déclaration faite en exclusivité à L'Expression affirmé que «justice soit rendue!». Sur sa lancée, il a ajouté en soulignant que «nul n'a le droit de proférer une quelconque menace contre quiconque pour une raison ou pour une autre».Le recours à la cour d'appel a été formulé aussi bien par le procureur du tribunal d'Oran que par le journaliste Kamel Daoud qui s'est constitué en tant que partie civile dans une affaire reposant essentiellement sur la grave «fatwa» «décrétée» par le salafiste islamiste Abdelfettah Hamadache en appelant au meurtre contre le journaliste-écrivain Kamel Daoud. Jugé récemment par la 7e section pénale près le tribunal correctionnel d'Oran, le mis en cause a été reconnu coupable et condamné à une peine de six mois de prison dont trois avec sursis et à un dinar symbolique. L'avocat général près la même section pénale près le tribunal correctionnel d'Oran, lors de son plaidoyer, a requis six mois de prison ferme et une amende de 50 000 dinars. Lors du premier procès, le mis en cause a jugé utile d'assurer sa propre défense en se présentant sans assistance devant le tribunal correctionnel. Son appel a soulevé une vague de dénonciations par la société civile, le mouvement associatif, les organisations de défense des droits de l'homme, etc. Son inacceptable «fatwa» repose sur l'appel au meurtre lancé ouvertement contre l'écrivain en décembre 2014. Le journaliste Kamel Daoud, lui, n'a pas cédé à une telle violence en ripostant dans les règles de l'art, en s'en remettant aux mains de la justice. De l'avis des défenseurs des droits de l'homme et des valeurs humaines, de tels propos tenus publiquement par le prédicateur, guidant un parti islamiste non agréé par la législation algérienne, sont hautement gravissimes. Car une telle menace n'est pas non plus un simple dérapage. Il porte le nom d'appel au crime en tentant vainement une vindicte populaire contre un homme de lettres représenté par la personne du journaliste-écrivain Kamel Daoud.Le salafiste a, dans son impair qu'il a joint à son appel, usé et abusé d'un verbe à la fois agressif et ouvertement offensif, transgressant de bout en bout les lois régissant le respect de la liberté d'autrui en se mettant à la place de l'avocat de Dieu et du juge, de sorte à mettre à exécution un tel appel consistant, selon lui, en un meurtre. Dans ce contexte bien précis, les textes réglementant les libertés sont tous explicites en défendant la vie humaine, tout en interdisant toute forme d'invective ou encore une simple insulte. Ces délits sont sévèrement réprimés et châtiés par la loi algérienne. Idem pour l'appel au meurtre. Ce qui a d'ailleurs valu la sentence des six mois dont trois avec sursis qui a été prononcée à l'issue du premier procès tenu tout récemment par la 7e section pénale prés le tribunal d'Oran.Le journaliste-écrivain, Kamel Daoud, a été lui aussi explicite dans sa riposte en déposant plainte contre le prêcheur de la mort, Hamadache Abdelfettah Zirari. Sa déposition porte dans ses dimensions le droit de protection contre une telle violence proférée à son encontre par un individu ayant agi de la sorte, sans mesurer le poids de son appel au... meurtre. L'appel de Hamadache Abdelfettah Zirari constitue un antécédent grave qui avait soulevé l'ire et l'indignation de l'opinion publique qui s'est mobilisée, appelant à mettre un terme à de pareils comportements et appels. D'autant que l'accusé signe et persiste dans ses dires, tout en ne niant pas les faits qui lui ont été reprochés aussi bien durant les premiers rounds de l'enquête que pendant son procès.L'affaire remonte à décembre 2014 lorsque le salafiste Abdelfettah Hamadache a proféré, sur Facebook, un appel au meurtre contre le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud, le qualifiant d' «apostat» et de «sionisé» qui insulte Allah et le Coran, et combat l'islam. Avant qu'il ne se rétracte dans son violent récit, il est allé loin dans sa prédication toute violente en affirmant sans aucun scrupule que «si la chariaâ islamique était appliquée en Algérie, la sanction serait la mort pour apostasie et hérésie contre Kamel Daoud».


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