Algérie

Le verdict sera connu le 5 février prochain



Le verdict sera connu le 5 février prochain

Le juge voulait comprendre dans quelles circonstances se sont conclus lesdits marchés publics, et surtout pourquoi il y avait tant d'avenants annexés aux projets avec des sommes additionnelles très importantes.Le procès de l'année, qui aura tenu longtemps en haleine la capitale de la Dahra (plus de 2 ans), a connu finalement, dimanche soir, son épilogue à la cour de Mostaganem, où le principal accusé dans l'affaire de détournement de deniers publics, en l'occurrence l'ex-édile local, Mohammed Abdenour Belmiloud, a été jugé en compagnie de 13 autres coaccusés. En effet, le procès s'est déroulé dimanche à la cour de justice, à partir de 13h30, pour s'achever à 22h, avec 14 inculpés qui se sont succédé à la barre, assistés de 8 avocats, dont certains des plus chevronnés du barreau de Mostaganem. Après lecture de l'arrêt de renvoi établi par le tribunal de Aïn Tédelès, rappelant les condamnations des accusés pour les charges retenues contre eux, notamment passation de marchés publics douteux, détournement de deniers publics et mauvaise gestion, le juge est entré dans le vif du sujet en appelant à la barre les prévenus (chacun à son tour), afin de répondre pour les faits qui leur sont reprochés. Le premier accusé est L. Kh., directeur du bureau des passations de marchés à la mairie de Mostaganem au moment où l'affaire avait éclaté, et notamment sur les 5 projets en question, à savoir l'aménagement du square Boudjemaâ, la réhabilitation du jardin public Emir-Abdelkader, le marché couvert de proximité de la Salamandre, la réfection de l'abattoir communal situé à Tigditt, ainsi que l'aménagement de la salle de réunion du siège de l'APC. Le juge voulait comprendre dans quelles circonstances exactes se sont conclus lesdits marchés publics et surtout pourquoi il y avait tant d'avenants annexés aux projets avec des sommes additionnelles très importantes. Pour tous ces faits, l'accusé s'est défendu en arguant qu'il ne faisait que son travail en appliquant le code des marchés, et a rejeté toute accusation de malversation pesant sur lui. Est arrivé ensuite le tour du principal accusé de ce lourd dossier, l'ex-P/APC de la ville. Belmiloud s'est présenté devant les juges, l'air serein et confiant en sa ligne de défense. Ce dernier a expliqué son rôle en tant que premier magistrat de la ville et se justifiant sur la passation de marchés par le respect des procédures réglementaires en matière de marchés publics. Quand il a été apostrophé par le juge en ces termes : "C'est vous qui aviez signé tous les documents finaux pour l'octroi des marchés", l'ex-P/APC a rétorqué en clamant qu'il avait "respecté la loi" et il ne signait "qu'après le passage chez le contrôleur financier de la mairie". À la question épineuse de la présumée majoration des montants des contrats de marchés et les additions, M. Belmiloud a répondu en expliquant que les modifications dans les projets par rapport à la fiche technique intervenaient au gré des sorties officielles de son équipe en compagnie de l'ancien wali. En suivant minute par minute, on décèle petit à petit l'écheveau de l'affaire qui a des relents politiciens comme l'a dénoncé un des avocats de la défense en mettant le doigt sur une ancienne rivalité politique entre son mandant et son ancien secrétaire général, F. M., à l'origine du déclenchement de l'enquête de la police judiciaire. Le reste des accusés ont tous rejeté les accusations qui leurs sont reprochées, invoquant l'absence totale de preuves matérielles établissant leur culpabilité. C'est le cas de l'avocat de Ch. A., directeur de l'urbanisme qui était au c?ur de l'attention des juges, et qui dans sa plaidoirie a démonté l'accusation, documents à l'appui, et a indiqué que son client n'avait rien à voir dans cette affaire. Les avocats des prévenus ont souligné l'absence de partie civile dans ce procès, qui devrait être la wilaya, et ont également mis en exergue l'absence de preuves à charge contre les responsables locaux cités à comparaître. Cependant, le problème auquel se sont confrontés les juges était le changement de version de certains prévenus, par rapport à leurs premières versions contenues dans les dépositions de la police. Le procureur de la République a, quant à lui, requis contre l'ex-maire 4 ans de prison ferme et le maintien de l'amende, et 3 ans de prison pour chacun des autres accusés. Les délibérations auront lieu le 5 février prochain, où le verdict définitif devra être prononcé par la cour de Mostaganem.M. Salah




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)