Les dix cadres du groupe TPL, poursuivis dans une affaire de tentative de
passation de marché contraire à la réglementation, viennent d'être innocentés.
Dans son verdict rendu hier, au bout de plusieurs semaines de délibéré, la
cour d'Oran a, en effet, prononcé la relaxe pure et simple des prévenus tout en
bloc, infirmant ainsi la décision du tribunal de première instance, qui date du
1er février 2011. L'encre de la sentence à peine sèche, les avocats de la
défense, composée du quartette Maîtres Benbllal Abdellah, Fahim Hadj Habib, Nouar Boumedienne et Allali Mohamed, ont salué une décision «juste et
courageuse». Pour leur part, les responsables ont exprimé un profond
soulagement d'être enfin blanchis, à la faveur d'un procès «équitable», marqué
par un débat «contradictoire transparent et serein». L'heureux dénouement de ce
dossier a été accueilli avec satisfaction au niveau du holding SGP Tran-Solv, en particulier sa filiale ouest spécialisée dans
la fabrication du rond à béton, le fil à machine et le treillis soudé, issue de
la restructuration de l'ex-SNS de la sidérurgie, laquelle
avait été inévitablement ébranlée par l'onde de choc de ce désormais «faux
scandale». La décision de relaxe a, par ailleurs, donné raison à l'état-major
du groupe qui avait maintenu sa confiance en ces gestionnaires tout au long de
la procédure judiciaire en les reconduisant dans leurs postes respectifs, mais
également en prenant à ses frais et à ses dépens leur défense, elle, qui avait
soutenu n'avoir subi aucun préjudice matériel ni moral par les actes de gestion
reprochés aux dix cadres. Au premier procès, des peines entre 18 mois et 3 ans
d'emprisonnement avaient été prononcées contre le P-DG du groupe, le directeur
financier et le président de la commission d'évaluation des offres (CEO) ainsi
que des responsables de la filiale ouest de ce groupe et ceux d'autres filiales
du holding SGP Tran-Solv, et ce, en leur qualité de
membres de la CEO. La
transaction avait trait à l'approvisionnement de TPL en fer en vue de sa
transformation, notamment en produits d'armature de béton. L'enquête
préliminaire concernait un marché «douteux» qui allait être conclu par la SARL TPL avec un
fournisseur espagnol, Mégasa. En clair, il était
reproché à ces gestionnaires d'avoir «sciemment et sans motif valable» déclaré
infructueux un premier appel d'offres, obtenu par un opérateur belge Unisteel, pour ensuite lancer un second qui a été attribué
au final à Mégasa. Or, selon la défense -thèse qui
sera accréditée par la décision de la cour-, après avoir remarqué la
défaillance du 1er fournisseur potentiel du marché algérien à hauteur de 70%, Mégasa, les responsables de TPL se sont légitiment interrogés.
Il s'est avéré que Mégasa n'avait pas postulé suite à
une simple erreur de date et qu'en plus celui-ci aurait proposé un prix de 440
euros/la tonne au lieu de 464 proposé par Unisteel
s'il avait participé à l'offre. TPL a donc renégocié le prix avec Unisteel; ce dernier a non seulement fait montre d'une
intransigeance et d'une rigidité déconcertantes, mais il n'était plus en mesure
d'honorer la commande ni dans le délai imparti ni avec le prix convenu, qui
n'était pas pourtant concurrentiel.
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Posté Le : 05/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com