Le verdict de l'affaire Achour Abderrahmane sera prononcé aujourd'hui au pôle judiciaire près le tribunal de Sidi M'hamed, a-t-on appris hier de source proche du dossier. Pour rappel, les experts ont présenté leur rapport d'expertise mercredi dernier, et ont affirmé que le document qu'ils avaient établi à la demande du juge en charge de l'affaire de détournement de deniers publics de la Banque nationale d'Algérie (BNA) confirment le détournement de plus de 21 milliards de dinars.
«Le montant global des fonds détournés au niveau de toutes les agences de la BNA, y compris celle de Koléa, est estimé à plus de 21 milliards de dinars», selon le rapport d'expertise. L'expert a, par ailleurs, souligné que les sociétés «Ma'mouna et Natassim», créées par Achour Abderrahmane «en vue de les utiliser grâce à ces détournements», étaient fictives, car n'ayant exercé aucune «activité commerciale».
Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2005 suite à la réception d'une lettre anonyme par la direction de la BNA sur la manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par l'accusé principal Achour Abderrahmane, sans que ces derniers ne soient soumis à une vérification comptable. Achour Abderrahmane a créé 10 sociétés fictives avec ouverture de comptes commerciaux au niveau des agences de Bouzaréah, Cherchell et Koléa et a détourné des deniers publics avec la complicité des directeurs de ces agences.
De son côté, Me Brahimi a rappelé que cette accusation a concerné ces accusés alors qu'ils se trouvaient au Maroc et arrêtés par la justice de ce pays avant d'être remis aux autorités algériennes, suite à un mandat d'arrêt lancé contre eux entrant dans le cadre de la convention signée par les deux gouvernements. Seulement, «l'Algérie n'a pas respecté les dispositions de cette convention qui stipule, entre autres, que la personne extradée dans le contexte d'un mandat d'arrêt ne peut en aucun cas être chargée d'une autre accusation au moment de son extradition».
Dans sa conclusion, l'avocat émérite constate «une grande faiblesse dans l'expertise qui s'est contentée de relever des généralités». De son côté, Me Aït Larbi a rappelé, à son tour, «la grave violation de la convention maghrébine, et non seulement algéro-marocaine, dont la conséquence est de ternir la crédibilité de l'Algérie».
Il voit lui aussi que l'expertise tant louée par le procureur n'a fait que donner des informations vagues. Il est à rappeler également que le procureur de la République a requis une peine de 20 ans de prison ferme à l'encontre de Achour Abderrahmane. À l'encontre des 24 autres accusés, dont la plupart sont des cadres et des fonctionnaires dans des agences de la BNA, le parquet a requis des peines allant de 2 à 20 ans de prison ferme.
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Posté Le : 18/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Manal C
Source : www.letempsdz.com