Algérie

Le verdict mis en délibéré pour le 3 mars


Comment débattre exclusivement de points de droit dans des dossiers éminemment politiques ' Cette question a été au c?ur du procès en appel du militant des droits de l'homme, Kaddour Chouicha, qui s'est déroulé hier à la cour d'appel d'Oran.Au président d'audience qui exigeait de la défense de circonscrire les interventions aux éléments du dossier d'accusation, les avocats ont répliqué que tout le dossier est politique pour neutraliser un militant du hirak. Plusieurs incidents ont, d'ailleurs, émaillé l'audience entre un juge réfractaire à l'aspect politique et des avocats déterminés à démontrer qu'il n'y avait, en définitive, aucun point de droit à débattre dans un dossier préfabriqué.
À la barre, Kaddour Chouicha a été égal à lui-même, assumant l'ensemble de ses actes tout en rejetant les accusations qui lui avaient valu d'être le 10 décembre dernier condamné à une année de prison et 10 000 DA d'amende, à savoir offense au président de la République, outrage et violences à fonctionnaires de l'Etat et exposition au regard du public de documents de nature à nuire à l'intérêt national.
"J'ai été condamné pour mes convictions politiques", a-t-il assuré en rappelant les circonstances de son interpellation, le 24 octobre 2019. "On m'a reproché d'inciter à la désobéissance civile parce que j'avais brandi une banderole sur laquelle la phrase ?Nous ne serons pas libres tant que les détenus ne seront pas libérés' soulignait des portraits de Lakhdar Bouregâa et d'autres détenus de l'époque.
On m'a condamné pour avoir souhaité que le hirak se poursuive et pour m'être exprimé sur la chaîne El-Magharibia, mais l'actuel président a parlé d'un ?hirak béni'?." Au procureur de la République qui a requis le maintien de la peine, la quinzaine d'avocats qui se sont relayés à la barre ont plaidé l'annulation du jugement de première instance et la relaxe de l'universitaire.
Leurs arguments : l'absence d'éléments de preuves matérielles soutenant l'accusation mais surtout le caractère éminemment politique du dossier. Des incidents ont opposé le juge au collectif de la défense autour de l'interdiction faite au public d'accéder à une audience publique, le recours au français par certains avocats ou encore l'usage de tamazight en introduction de sa plaidoirie par Me Sadek Nadjib.

Samir OULD ALI
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