Pas moins de 27 prévenus, dont l'ex-P/APC de Skikda, des Vice-Présidents
et un certain nombre d'entrepreneurs et de fournisseurs, ont défilé à la barre
du tribunal de Azzaba, durant trois journées consécutives, pour répondre des
accusations retenues à leur encontre et se rapportant à la dilapidation de
deniers publics et passation de marchés contraire au code des marchés. C'est
tard dans la nuit de mardi à mercredi, que les avocats de la défense ont achevé
leurs plaidoiries et le verdict est attendu pour dimanche prochain. Ce procès
marathon a tenu en haleine la scène locale et la salle d'audience s'est avérée
exiguë face à une présence massive de témoins, d'une vingtaine d'avocats ou de
simples citoyens, en sus des accusés. Tour à tour, témoins et prévenus se sont
relayés pour donner leurs versions des faits reprochés et répondre aux
interrogations du représentant du ministère public et de la défense. En
magistrate avisée, Mme Nadia MERAH, présidente
du tribunal de Azzaba, qui a présidé l'audience intervenait à chaque
fois pour mettre à l'aise accusés ou témoins chez qui elle percevait des signes
d'incompréhension pour certaines questions.
Intervenant à l'issue des
auditions, le procureur de la République prononça pour sa part un sévère
réquisitoire où, pour lui, la culpabilité des accusés ne fait pas l'ombre d'un
doute. Il requiert pour cela l'application de lourdes peines en application des
dispositions de la loi n° 06/01 du 20/02/2006 relative à la prévention et lutte
contre la corruption à savoir 12 ans de prison contre l'ex-P/APC et 10 ans pour
un des fournisseurs, les seuls prévenus à avoir été placés sous mandat de dépôt
lors de l'instruction. Les autres accusés, 3 vice-présidents de l'ex-APC de
Skikda (à majorité El-Islah), des fournisseurs, des entrepreneurs ainsi qu'un
architecte se sont vus requérir des peines tout aussi lourdes variant de 5 à 8
ans de prison ferme. Face à cela, les avocats de la défense ont eu fort à faire
dans leur tentative de démontrer au tribunal qu'il s'agit d'une machination
orchestrée contre le président et les accusés. L'un d'eux s'est étalé sur
l'ensemble des points retenus à l'encontre de l'ex-P/APC, en affirmant entre
autres: «Comment à partir d'une simple lettre anonyme en est-on arrivé à monter
toutes les accusations alors que tous les organes de contrôle de l'Etat qui ont
précédé ont établi qu'il n'y avait pas de malversations ! A quoi peuvent donc servir
ces organes et donc, quel crédit apporter à l'enquête judiciaire qui a suivi...
?».
A l'issue des plaidoiries des
autres avocats, le tribunal décide de mettre l'affaire en délibéré. Le verdict
sera prononcé dimanche.
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Posté Le : 01/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Boudrouma
Source : www.lequotidien-oran.com