Algérie

Le verdict attendu pour mardi prochain



"Je suis un journaliste, je ne suis pas un criminel, et le journalisme que je pratique ne menace pas la sécurité de la patrie, mais la protège plutôt. Je demande donc l'acquittement."Au terme d'un procès qui aura duré un peu plus de sept heures, le journaliste Khaled Drareni, loin de se départir, a, de nouveau, rejeté mardi, en début de soirée, toutes les accusations portées contre lui.
Face au juge qui ne donnait pas l'impression d'être "venu à charge", la trentaine d'avocats ont plaidé l'acquittement de leur client en faisant valoir l'absence de "preuves matérielles" pouvant étayer les accusations.
"Vous nous jugerez au nom du peuple et le peuple vous jugera", a, de son côté, affirmé, à l'issue de l'audience, l'activiste Samir Belarbi, co-inculpé avec Slimane Hamitouche. "Si j'avais à choisir entre mon pays et ma vie, je choisirais mon pays", a déclaré, pour sa part, Slimane Hamitouche dont le père est porté disparu depuis 1994.
Malgré le sévère réquisitoire du procureur de la République, une peine de quatre ans de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA, qualifié de "politico-sécuritaire" par certains avocats, l'optimisme demeure de rigueur de voir Khaled Drareni retrouver la liberté dans les prochaines semaines.
"Les conditions du procès, au plan de la forme, étaient respectées, même si le caractère public, lui, n'a pas été respecté, beaucoup de journalistes ayant été empêchés d'assister à l'audience. La gestion du procès était correcte.
Le juge était à l'aise et ne semblait pas être venu pour charger les inculpés. Ce qui m'a, en revanche, interpellé, c'est le réquisitoire ?politico-sécuritaire' du représentant du ministère public alors qu'il est tenu de garantir les libertés et de veiller à leur respect. Sans compter la comparaison qu'il a faite entre les détenus de la îssaba et les inculpés", a commenté une des avocates de la défense, Me Zoubida Assoul.
"Le président s'est montré respectueux de la défense et des prévenus. La Cour était à l'écoute. Nous espèrons que les magistrats rectifieront la mauvaise appréciation du tribunal en rendant la décision à la hauteur de la loi", espère-t-elle.
"Ce réquisitoire totalement infondé et extrémiste fait craindre le pire pour notre ami et confrère", a, toutefois, dénoncé le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. "La vacuité du dossier et l'absurdité des accusations sont patentes. Nous espérons qu'au moment du verdict, la sagesse et la justice prévaudront (...)", a-t-il dit dans un communiqué. Le verdict est attendu pour mardi prochain.

Karim KEBIR


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