Le procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed a requis, hier, un an de prison ferme contre 18 manifestants arrêtés lors de la marche du 5 octobre dernier à Alger-Centre. Il a également requis des amendes de 100 000 DA pour les 9 personnes placées sous mandat de dépôt et 50 000 DA pour les 9 autres libérées, mercredi dernier, et appelées également à comparaître.Sourire aux lèvres, les 9 détenus ont fait leur apparition en salle d'audience suivis peu après par la juge pour débuter un procès aux échanges tendus entre la magistrate et le collectif des avocats de la défense. D'emblée, ces derniers ont dénoncé "un vice de forme" que le procureur a balayé d'un revers de main.
La présidente du tribunal, après avis du procureur, qui doit se prononcer sur la recevabilité de la requête a décidé de joindre la forme au fond.
Mais les avocats n'avaient pas encore dit leur dernier mot. Les plaidoiries de Mes Nabila Smaïl, Bouchachi, Zahi et Nassima Rezazga et tout le collectif de défense n'ont pas omis de faire "ressortir l'aspect politique" que revêt ce procès.
Les mis en cause ont été appelés à la barre un par un pour répondre des accusations pour lesquelles ils sont poursuivis. Pour 41 manifestants les griefs retenus contre eux sont "attroupement non armé" et "incitation à troubles de l'ordre public".
Seul le 42e, en l'occurrence Belmokhtar Mohamed El-Amine, a été placé dans un dossier à part avec un chef d'inculpation supplémentaire et beaucoup plus grave qui est l'"atteinte à la personne du président de la République".
La plupart des détenus ont récusé ce qui leur est reproché. Certains iront même jusqu'à réfuter leur participation à la marche soutenant qu'"ils étaient juste de passage ou de simples spectateurs".
Un seu, à savoir Bouaza Menouar de Chlef, a reconnu "être venu participer à la marche en commémoration aux événements du 5 Octobre 88", mais en aucun cas "avoir incité qui que ce soit de quoi que ce soit". Ce sera d'ailleurs l'élément majeur sur lequel reposeront les plaidoiries d'avocats qui ont étalé des articles de loi pour étayer leurs éléments de défense.
"Ces jeunes sont issus d'Alger et des wilayas limitrophes. Cela veut-il dire que le droit de circuler dans la capitale est remis en cause '" se sont-ils interrogés comme ils ont fait remarquer que "quand bien même, ces jeunes seraient venus participer de manière pacifique à une marche, cela ne leur vaut pas pareille attitude qui remet en cause un droit consacré par la Constitution, celui-là même qui garantit la liberté de manifester".
18h58, l'audience se poursuit avec une ultime plaidoirie. Cette dernière concerne le prévenu Belmokhtar Mohamed El-Amine pour lequel, le procureur a requis 3 ans de prison ferme et 500 000 DA d'amende. Le verdict pour l'ensemble des inculpés est attendu pour mercredi prochain.
Nabila SAIDOUN
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Posté Le : 15/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nabila SAIDOUN
Source : www.liberte-algerie.com