Algérie

Le verdict attendu la semaine prochaine



Le verdict dans le procès de l'ancien patron de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, sera rendu au cours de la semaine prochaine. Les plaidoiries de la défense se sont poursuivies jusqu'à une heure tardive de la soirée d'avant-hier. Le procureur de la République près le pôle pénal et économique du tribunal de Sidi M'hamed avait requis, mardi soir, une peine de 18 ans de prison ferme contre l'ancien P-DG de Sonatrach. Tandis que son fils, Nassim Ould Kaddour, encourt une peine de 10 ans ferme avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre, alors qu'une peine de 5 ans de prison ferme a été requise contre son épouse, Anissa Ouabdessalam. Des peines allant de 7 et 10 ans ont été requises contre nombre d'anciens cadres de Sonatrach, poursuivis dans la même affaire outre la confiscation des avoirs saisis durant l'instruction. Le procès s'est ouvert ce mardi par l'audition des accusés et des témoins dont le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le dossier présenté devant la justice porte sur l'acquisition de la raffinerie Augusta auprès de l'américain ExxonMobil avec un montant de plus de 2 milliards de dollars. Cette raffinerie a été surpayée. Le montant global déboursé par Sonatrach est de plus de 2,1 milliards de dollars, un montant dépassant très largement son coût initial, estimé à 720 millions de dollars, selon le parquet. La vétusté de cette raffinerie (âgée de 70 ans) a contraint Sonatrach à contracter une dette de 250 millions de dollars, dont 100 millions de dollars destinés à la maintenance. Interrogé à propos des pertes déplorées, l'ancien patron de Sonatrach dira que cela est dû aux sommes importantes engagées, dont les opérations de maintenance, la remise en état...etc. Il ressort des débats que l'étude et le suivi de cette transaction a été réalisé par un groupe d'experts étrangers engagé par la banque Société Générale. Contrairement aux prévisions de cette étude, l'opération de rachat de cette raffinerie a engendré une perte de 273 millions d'euros en 2019 et 351 millions d'euros en 2020. Appelé à la barre, Ahmed Mazighi, ancien vice-président de la commercialisation, a justifié ces pertes sur la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. Tout en rappelant les pertes enregistrées par la Compagnie nationale des hydrocarbures durant la première et la deuxième année après l'acquisition de la fameuse raffinerie, le représentant de la partie civile (Sonatrach) a affirmé que des bénéfices de 62 millions d'euros ont été réalisés en 2021, un chiffre qui devait augmenter en 2022. Cette transaction n'est pas «cohérente» avec la politique que Sonatrach suivait en matière de raffinage puisque aucune importation de carburants (essence et gasoil) n'a été faite depuis la fin 2020. De ce fait, les produits raffinés d'Augusta ne sont pas acheminés en Algérie, indique-t-on. À l'époque, les dirigeants de Sonatrach avaient mis en avant le fait qu'Augusta allait suppléer au déficit en carburant alors qu'au moment de l'achat, Sonatrach avait déjà réalisé un programme de rénovation de ses raffineries existantes et projetait la construction d'une nouvelle raffinerie. Au sujet de la création de la filiale raffinage italienne de Sonatrach, dénommée Sonatrach Raffineria Italiana Sarl, devenue propriétaire de ces actifs à partir du samedi 1er décembre 2018, l'ancien P-DG explique que le Premier ministre et le chef de l'Etat de l'époque avaient été informés.


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