Algérie

LE VENT DU SUD



Le ciel orangé des pays du sud de l'Europe a encore convoqué la triste histoire de l'empire colonial français. Transportées par le sirocco, un vent sec et puissant, depuis le lointain Sahara algérien, des particules fines de césium-137, un élément radioactif, ont été détectées dans certaines villes en France. Il ne faut pas être un devin pour comprendre que cet élément radioactif provient des essais nucléaires français dans le Sahara algérien dans les années soixante. Un peu comme l'histoire de l'arroseur arrosé, la France se retrouve face à sa responsabilité historique dans le crime contre l'humanité commis contre les populations algériennes, jusqu'à aujourd'hui fortement impactées par les essais atomiques français.En février 1960, la France réalisait son premier essai atomique sous le nom de code «Gerboise bleue». Suivirent, jusqu'en 1966, trois autres essais atmosphériques et 13 essais souterrains dans le Hoggar, avec des conséquences désastreuses sur l'homme et l'environnement. Plus de 60 ans après, les séquelles sont toujours visibles et les victimes ont du mal à se faire entendre. Sans parler des déchets radioactifs enfouis dans le sol saharien et les conséquences dramatiques sur l'environnement, la question des indemnisations des victimes des essais atomiques demeure une question centrale pour les autorités algériennes.
Le président Tebboune l'a encore rappelé à l'occasion du 19 Mars, Fête de la victoire, appelant la France à reconnaître ses crimes coloniaux et accorder réparation aux victimes algériennes. «Les crimes du colonialisme français ne sauraient tomber dans l'oubli ni s'éteindre par la prescription», a tranché le chef de l'Etat.
Le 5 janvier 2010, la France vote la loi Morin, qui prévoit une procédure d'indemnisation pour les personnes atteintes de maladies résultant d'une exposition aux rayonnements des essais nucléaires français réalisés dans le Sahara algérien. En 12 ans de temps, une seule victime a été indemnisée.


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