Algérie

Le vent de l'été 68e partie



Le vent de l'été 68e partie
Résumé : Maïssa quitte enfin l'hôpital, et Nacéra la soutenait moralement autant qu'elle le pouvait. Elle passait de longues heures chez sa mère et ne rentrait chez elle qu'à des heures tardives. Prise dans cet engrenage, elle ne faisait plus attention aux absences prolongées de son mari. Djamel, de son côté, ne semblait pas dérangé par ses escapades.Nacéra sentait que son silence n'augurait rien de bon. Là aussi, elle aurait voulu qu'il lui reproche ses absences ou ses retards. Mais ce n'était pas le cas. Une fois, il l'avait lui-même accompagnée chez sa mère pour prendre des nouvelles de Maïssa... Il lui avait aussi recommandé de ne pas la laisser seule, car elle n'était pas aussi forte qu'elle voulait le montrer. La perte d'un enfant suivie d'un divorce ne pouvaient qu'engendrer un état psychique instable.
Touchée par tant de sollicitude, Nacéra lui en sera reconnaissante. Mais le doute persistait...
D'autres mois passent. La procédure de divorce entamée, Maïssa devint plus sereine. Elle avait fini par se réinscrire à l'université et sortait souvent avec Nacéra faire des courses. Ses sautes d'humeur et ses crises de mélancolie s'étaient dissipées, au grand bonheur de la famille.
Comme elle s'y attendait, Lyès avait rejeté la demande de divorce, mais devant les certificats médicaux et les peines qu'il encourait, il ne put que se résigner.
Le verdict, prévu dans quelques jours, n'était plus qu'une formalité. Maïssa était bel et bien divorcée et libre de reprendre sa vie en main.
Nacéra pousse un long soupir de soulagement. Enfin, elle aussi pourra reprendre une vie normale auprès de son mari, et renouer avec ses activités.
Son atelier de couture marchait bien, et ses ouvrières connaissant ses préoccupations avaient redoublé d'ardeur, pour respecter toutes les commandes et les livrer dans les délais requis, au grand bonheur des clientes.
Là-dessus, Nacéra pouvait dormir sur ses deux oreilles. Grâce à Dieu, ses affaires marchaient bien. Elle repense à Djamel et se promet de remettre les pendules à l'heure, maintenant qu'elle est rassurée sur le cas de sa s'ur.
La journée était radieuse. L'été tirait à sa fin, et on sentait les prémices de l'automne dans l'air. La jeune femme hume à pleins poumons l'air vivifiant de la nature. Cela faisait du bien de libérer ses poumons et de se sentir plus légère après des jours d'angoisse et de stress.
Elle rentre chez elle et se met à tout nettoyer. Elle avait acheté un grand et beau bouquet de fleurs et l'avait déposé sur la table du salon. La maison sentait bon, et elle se dit que Djamel aimerait trouver un bon dîner à son retour du travail. Elle avait fait quelques courses et acheté des fruits et des confiseries.
Après le dîner, elle préparera un thé, et ils pourront passer une agréable soirée ensemble.
La nuit commençait à envahir les lieux. Elle allume la télé et revient dans la cuisine pour vérifier la cuisson des mets qu'elle avait prévus.
Tout est à point. Heureuse, elle se rend dans sa chambre pour se donner un coup de peigne et se changer.
Le reflet que lui renvoie le miroir lui rendit sa bonne humeur. Elle avait une mine radieuse, et ses yeux pétillaient.
Quelques gouttes de parfum complétèrent le tout. Elle se sourit à elle-même. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pensé à s'occuper de sa petite personne... Oui... Depuis... que Maïssa avait été hospitalisée.
Elle jette un coup d''il à sa montre et remarque qu'il était tard... Va-t-elle appeler Djamel pour lui apprendre qu'elle était rentrée et qu'elle l'attendait '
Elle hésite un moment, puis prend son mobile et forme le numéro de son mari. La sonnerie retentit plusieurs fois, mais Djamel ne décroche pas.
Nacéra se dit qu'il devait recevoir des clients, et qu'il avait dû mettre son portable sur vibreur.
Elle attendit quelques minutes, puis refait le numéro. En vain... La sonnerie avait retenti dans le vide.
Elle revint au salon et se laisse tomber sur un fauteuil... Son c'ur palpitait... Elle sentit l'angoisse s'emparer de tout son être. Pourtant, ce n'était pas la première fois que son mari tardait au bureau, et ce n'était pas la première fois non plus qu'elle l'appelle sans recevoir de réponse.
Mais son angoisse persistait... Quelque chose n'allait pas... Djamel n'était pas au bureau, elle en était sûre.
Le sommeil finira par alourdir ses paupières... Elle était épuisée par tous les événements de ces derniers temps... Elle était fatiguée, usée, et sans forces... Un tourbillon l'emporte loin des rivages de la réalité... Elle se retrouve dans un monde irréel... Elle était assise au bord d'une rivière, et sur l'autre rive elle distinguait une silhouette... Une silhouette qu'elle connaissait... C'était celle de Djamel...
(À suivre) Y. H.
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