Algérie

Le vent de l'été 57e partie



Le vent de l'été 57e partie
Résumé : Se rendant au bureau de son mari, Nacéra remarque tout de suite que quelque chose n'allait pas. Un moment plus tard, une femme sortait en coup de vent sans même la remarquer... Djamel est surpris par la présence de Nacéra. Arguant qu'un travail urgent le retenait, il lui demande de rentrer seule...La fatigue aura raison d'elle. Elle s'allonge sur un fauteuil et ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil.
Le documentaire était terminé, et un film l'avait remplacé. Djamel qui venait de rentrer éteint le poste avant de s'approcher de sa femme.
Il la contemple un moment. Elle dormait si bien, qu'il n'eut pas le courage de la réveiller. Cependant, il avait remarqué la table dressée et les couverts. Il se dit qu'elle n'avait sûrement pas dîné. Se sentant un peu coupable, il revint vers elle, et la réveille tout doucement. Elle ouvrit les yeux, puis s'étire, avant de se redresser. Djamel s'agenouille auprès d'elle :
-Désolée ma chérie... Je n'ai pas vu le temps passer. Nacéra le regarde un moment avant de demander :
-Tu as déjà dîné, je suppose '
-Pas du tout... Je me sens coupable de t'avoir laissée seule. Et puis toi non plus tu n'as pas dîné.
-Je n'avais pas faim... Je t'attendais.
-Alors je suis là... Mettons-nous tout de suite à table, car mon estomac commence à crier famine.
-Le dîner doit être froid, laisse-moi juste le temps de réchauffer les plats... Si tu as faim autant que tu le dis, tu peux commencer par le hors-d''uvre...
Elle s'esquive dans la cuisine, et Djamel s'empresse de se mettre à table et de se servir une pleine assiette de légumes frais qu'il arrosa de vinaigrette.
Nacéra revint avec les plats réchauffés, et dépose le tout devant lui :
-Voilà... J'ai pensé qu'avant d'entamer ton poulet aux olives, tu feras honneur à mon potage de légumes.
-Ce hors-d''uvre déjà est exquis... Tu es un véritable cordon bleu...
Il se tut, en remarquant qu'elle ne s'était pas attablée... Il l'interroge du regard et elle hausse les épaules :
-Je n'ai pas faim... J'ai pris un goûter en rentrant...
-Mais tu as dressé deux couverts. Donc tu devais manger avec moi... Tu m'a attendu pour qu'on dîne ensemble, n'est-ce pas '
Elle hoche la tête :
-Oui... Mais cela fait des lustres... Alors je me suis endormie... Je n'ai plus faim Djamel... Bon appétit.
Il dépose sa fourchette et se lève pour se rapprocher d'elle :
-Qu'est-ce qui ne va pas '
Elle soupire :
-Rien... Tout va bien.
-Ça n'en a vraiment pas l'air.
-Je t'assure que tout va bien. Un peu de fatigue peut-être... La journée a été longue.
-Tu n'aurais pas dû te casser la tête alors pour le dîner... J'aurais ramené quelque chose de chez mon traiteur.
-Mais non... Tu sais bien que je n'aime pas ce que tu ramènes de l'extérieur... Je sais faire la cuisine, et j'aime préparer tes plats préférés...
-Et cette fatigue alors '
Elle hausse les épaules :
-Rien de grave... Un moment de stress...
-Tu parles de stress... ' Voyons Nacéra...Qu'est-ce qui pourrait te stresser alors que nous venons de rentrer d'un voyage extraordinaire.
-Heu... Je suis un peu fatiguée cet après-midi...Je suis passée à l'atelier. J'ai un tas de commandes à honorer... Les ouvrières ne sont pas toujours à jour... Parfois, il faut donner un coup de main et les exhorter à travailler plus sérieusement... Djamel reprend place devant son assiette et oblige Nacéra à s'asseoir à côté de lui avant de lui servir un peu de soupe :
-Allez, mange un peu. Ce potage me paraît succulent... C'est léger... Même si tu n'as pas faim, fais-moi plaisir et avales-en quelques cuillerées.
Telle une écolière à qui on impose un devoir, Nacéra lève les yeux vers son mari qui l'encourage d'un sourire. Elle prend alors sa cuillère et se met à manger sa soupe.
Djamel revint sur le sujet :
-Ton atelier marche bien... Heu...à part les petits contretemps habituels, je ne pense pas qu'il y ait quelque chose qui pourrait te préoccuper au point de te stresser... Tout à l'heure au bureau, tu paraissais pourtant bien plus détendue.... Est-ce la présence de cette "cliente" chez moi qui t'a incommodée '
Nacéra dépose précipitamment sa cuillère et prend une serviette pour s'essuyer les lèvres :
-Tu parles de cette femme qui ressortait de ton bureau '
Il hoche la tête :
-Tout à fait...
Elle sentit une boule se former dans sa gorge...était-elle idiote au point de ressentir de la jalousie envers une cliente de son mari '
-Heu... Cette femme était là pour ses affaires...Je ne vois pas...
Elle ne put terminer sa phrase, et Djamel lui prend la main :
-Tu es jalouse Nacéra ' (Il rit)... Cela prouve que tu m'aimes... La jalousie renseigne sur les sentiments... Oh ! Ne dis plus rien, j'ai tout compris.
Il se remet à manger, mais Nacéra avait eu le temps de remarquer le tremblement de ses mains et son air gêné, alors qu'il tentait de la rassurer.
Il se faisait tard. Après le dîner, Nacéra exhorte Djamel à se mettre au lit, car il donnait des signes évidents de fatigue. Elle débarrasse la table et le rejoint dans leur chambre. Il s'était jeté à plat ventre sur le lit. Nacéra devine facilement que son dos le faisait encore souffrir. Il lui était déjà arrivé de se plaindre de douleurs dorsales, et à part quelques anti-inflammatoires qu'il prenait de temps à autre, il ne pouvait prétendre à un traitement miracle. Nacéra lui avait fait des massages avec des crèmes et des huiles odorantes et il s'était senti soulagé.
Le voyant dans cet état, la jeune femme prend un flacon d'huile camphrée et y verse un peu dans la paume de sa main, avant de commencer un léger massage sur la nuque de son mari. Il se tourne vers elle, et lui sourit d'un air las, avant de se laisser aller sur ses oreillers et de se livrer aux mains expertes de sa femme.
Il appréciait ces moments où elle s'occupait de lui... Elle le délivrait de ses douleurs, et il se sentait renaître.
Nacéra referme le flacon d'huile et le redépose sur la table de nuit avant de demander :
-Cela va mieux '
-Comme toujours lorsque tu t'occupes de moi.
Elle ne répondit pas, et il relève la tête pour la regarder :
-Que se passe t-il... Tu sembles moins bavarde ce soir... ' Je sais que la jalousie provoque parfois des réactions inattendues, mais ton silence n'augure rien de bon.
(À suivre) Y. H.
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