Algérie

Le Venezuela ou la magie des urnes



Comme attendu par les observateurs politiques qui ne s'étaient pas hasardés à pronostiquer une défaite de Nicolas Maduro aux élections présidentielles d'avant-hier dimanche 19 mai, le chef de l'Etat vénézuélien sortant vient d'être plébiscité avec près de 70% des suffrages exprimés, sur un taux de participation légèrement en dessous des 50%.Son principal adversaire Henri Falcon a déclaré qu'il «ne reconnaissait pas la légitimité du scrutin en appelant à l'organisation de nouvelles élections». Henri Falcon a obtenu 21% des voix, et comme il est devenu coutumier à tous les perdants au verdict des urnes, dans l'hémisphère sud, le principal adversaire de Maduro a évoqué des malversations et des irrégularités, laissant entendre que cette présidentielle anticipée ne reflétait aucunement la sélection au changement voulue par les 20 millions d'électeurs, dans un pays subissant une crise économique très grave, à la suite de l'effondrement des cours du pétrole en juin 2014. Le Venezuela est pourtant un pays richissime en réserves de pétrole, pourtant, selon les reportages diffusés par les chaînes de télévision occidentales, et en s'inspirant des couvertures des manifestations de la population de Caracas, et des interviews, rares étaient les analystes extérieurs à accorder quelque crédit à Maduro pour un nouveau mandat qui le chargera des destinées du pays jusqu'en 2025. La population interviewée se plaignait des pénuries, y compris des produits de première nécessité, de la rareté et de la cherté des médicaments en compagnie des soins, ainsi que d'une inflation dépassant l'entendement, à cause d'une monnaie locale laminée, réduite à sa plus simple expression. Les dommages consécutifs à une économie essentiellement basée sur la rente pétrolière, peu diversifiée, peu ouverte sur le reste du monde commercialement parlant, du temps du défunt président Chavez, qui avait imposé une idéologie économique communiste, a considérablement nui à une restructuration rapide du canevas macroéconomique. L'aggravation de la crise s'est amplifiée avec les pressions exercées sur les argentiers traditionnels de l'Amérique latine, pour les encourager à étrangler financièrement le régime de Maduro, afin de précipiter sa chute. La crise fut si longue et si pénible, qu'il n'était plus possible à Nicolas Maduro de continuer à gouverner sans le recours à la volonté populaire pour l'autoriser à rester au pouvoir ; ce qui explique la décision d'organiser des élections anticipées qui le légitimerait pour réformer le système de gouvernance. Plusieurs pays capitalistes ont d'ores et déjà déclarés qu'ils ne reconnaîtraient pas la légalité des élections de ce 19 mai 2018. Se pose à présent la question de la survie de l'idéologie démocratique !


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