Le Venezuela, la Libye et l'Equateur appellent au respect du plafond de production de l'OPEP

Le Venezuela, la Libye et l'Equateur ont affirmé mercredi à Vienne qu' "il y a un surapprovisionnement" du marché mondial du pétrole, appelant au respect du plafond de production fixé par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en décembre dernier.
Intervenant à l'ouverture des travaux du 5è séminaire de l'organisation, le ministre vénézuélien du pétrole, M. Rafael Ramirez, a souligné qu'" il y a un risque majeur de chute importante de la demande mondiale en raison du ralentissement de l'économie mondiale", estimant que cette éventualité constitue "un danger réel" pour les pays producteurs.
Le ministre vénézuélien a plaidé pour des prix stables au dessus de 100 dollars pour assurer le développement l'industrie pétrolière et approvisionner le marché correctement. Pour y arriver, M. Ramirez a indiqué que son pays ''oeuvrera jeudi pour le respect'' du plafond de production fixé lors de la réunion de l'Opep en décembre dernier.
Les ministres de l'OPEP tiendront jeudi à Vienne leur 161è réunion pour examiner l'état actuel du marché pétrolier et décider des mesures à prendre pour assurer un approvisionnement correct. "Au regard de la situation économique, les prix du pétroles risquent de poursuivre leur dégringolade dans les prochains mois", a-t-il estimé, soulignant que le Venezuela "défendra le respect du plafond" fixé en décembre.
Le ministre équatorien des Ressources non renouvelables, M. Wilson Pastor-Morris, a estimé pour sa part la surproduction sur le marché à 1,6 million de barils par jour, affirmant que cette situation a engendré "une forte instabilité des prix".
M. Pastor-Morris a mis l'accent sur la nécessité de maintenir le plafond de 30 millions barils par jour décidé lors de la dernière réunion de l'Opep.
Le ministre libyen du pétrole, M. Abderahmane Ben Yazza a évalué de son côté la surproduction actuelle à 1,8 million de barils par jour, affirmant que la question sera discutée lors de la réunion ministérielle de l'OPEP, prévue jeudi.
En décembre dernier, les pays membres de l'OPEP avaient fixé leur plafond de production à 30 millions de barils par jour pour l'ensemble de l'organisation.
Cependant, celui-ci est largement dépassé, s'établissant au mois d'avril à 31,85 millions MBJ, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), notamment en raison d'une forte hausse de l'offre de l'Arabie saoudite, premier producteur au sein de l'OPEP.
Cependant, dans son dernier rapport mensuel publié mercredi, l'AIE a estimé que le marché pétrolier est certes "mieux approvisionné" que ces derniers mois, mais il n'y a pas encore de surplus, car les prix restent élevés et les incertitudes nombreuses.
Après s'être hissé début mars jusqu'à 128 dollars/baril, un ''pic'' après celui de juillet 2008, le cours du baril de Brent coté à Londres a dégringolé de 25%, et a sombré début juin sous les 100 dollars, au plus bas depuis près d'un an et demi.