Algérie

Le véhicule industriel en berne en 2021



Les prévisions du marché du BTP, deuxième plus grand consommateur de véhicules industriels, sont elles aussi en berne pour cette année, sachant que la commande publique est réduite à une peau de chagrin, ajoutée aux investissements risqués.L'Observatoire du véhicule industriel (OVI) est formel : l'année 2021 sera catastrophique. Les constructeurs devront faire preuve de patience et attendre 2022 pour sortir la tête de l'eau. "En 2020, les immatriculations de poids lourds neufs ont chuté de près de 25%. Ce repli est dû à une correction normale du marché amplifiée par la crise sanitaire", a indiqué cet observatoire. Ainsi, et selon le bilan 2020 présenté le 12 janvier dernier, il révèle une forte baisse des immatriculations neuves de poids lourds de plus de cinq tonnes.
"Confirmant les chiffres du Comité des constructeurs d'automobiles qui annoncent un marché contracté de 24,5%, les tracteurs ont le plus souffert avec une baisse de 33%, tandis que les porteurs reculent de 14,6%", selon l'OVI, qui a étudié les ventes jusqu'à fin novembre. Selon Jean-Michel Mercier, le directeur de l'OVI, "la baisse des immatriculations était attendue en 2020 en raison de leur niveau très élevé ces dernières années". En ce sens, il faut savoir qu'en 2019 ce marché avait en effet atteint un record et, pour 2020, l'OVI avait anticipé une correction de 10%.
Finalement, "la crise économique liée à la pandémie de Covid-19 a amplifié cette correction", a affirmé ce responsable, qui ajoute que "le constat dressé pour les marchés européens est similaire". Il dira que "sans tenir compte de la pandémie, il était prévu que les immatriculations de véhicules de plus de 3,5 tonnes ralentissent de façon significative en Europe", ajoutant que "l'année 2019 avait dépassé le seuil des prévisions en termes d'immatriculations, un palier après cinq années de progression continue". La baisse du marché européen est estimée à 26,5% en 2020, soit 300 000 unités, en rapport avec la tendance française. L'OVI rappelle qu'"après la crise de 2008, sa chute avait été supérieure à 40%. En 2020, tous les pays de l'Europe de l'Ouest ont enregistré une contraction de 21 à 28% sur leur marché du véhicule industriel".
Du reste, des indicateurs laissent à penser qu'"aucun rebond ne se produira en 2021". À titre illustratif, pour la France, "on observe des carnets de commandes en baisse de 24% à fin 2020". Le deuxième indicateur émane de la Fédération nationale des transports routiers qui concerne la situation financière fragile et les capacités d'investissement réduites des transporteurs routiers en ce début d'année. Ainsi, "la moitié des transporteurs annoncent la diminution de leurs investissements en 2021.
Enfin, les prévisions du marché du BTP, deuxième plus grand consommateur de véhicules industriels, sont elles aussi en berne pour cette année". Du coup, l'OVI dit prévoir "le maintien des immatriculations de véhicules de plus de 5 tonnes en 2021 au niveau de 2020" et espère une légère progression. "Une reprise plus élevée paraît possible selon l'évolution de la crise sanitaire conditionnant les achats des grandes flottes et le rebond des commandes des transporteurs routiers et des acteurs du BTP", conclut l'OVI.
F. B.


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