Platini est un ardent opposant à toute aide technologique à l'arbitrageEt ce ne sont pas les chiffres communiqués par la FIFA après le Mondial - un taux de bonnes décisions de 99,3% grâce au VAR pendant la Coupe du monde - qui vont suffire à le convaincre.
Opposant à toute aide technologique à l'arbitrage, Michel Platini est convaincu que l'instauration progressive du VAR (assistance vidéo à l'arbitrage) est loin d'être une bonne nouvelle pour le football. Pour l'ex-président de l'UEFA, son utilisation lors de la Coupe du monde a prouvé que ce système n'apportait pas «plus de justice». Il n'a pas changé d'avis. Connu pour être un ardent opposant à toute aide technologique à l'arbitrage, Michel Platini reste persuadé que le VAR (assistance vidéo à l'arbitrage), utilisé lors de la dernière Coupe du monde en Russie et qui est aujourd'hui en place dans de nombreux grands championnats européens (Liga, Serie A, Bundesliga ou encore Ligue 1), n'a pas sa place dans le football.
«Le VAR, c'est du bricolage vidéo. Il n'a pas apporté plus de justice», assure-t-il hier dans un entretien accordé à L'Equipe. Lorsqu'il était à la tête de l'UEFA, entre 2007 et 2015, l'ancien maître à jouer des Bleus n'avait cessé de répéter son hostilité à l'introduction de l'assistance vidéo. «Prenez la finale de la Coupe du monde: il y avait le VAR, et pourtant, sur le premier but français marqué à la suite d'un coup franc (csc de Mandzukic, ndlr), pour moi, il n'y a pas faute croate. Ensuite, sur le deuxième but français (Griezmann sur penalty), c'est la régie qui appelle l'arbitre lequel devient une sorte de marionnette. Et, là, il y a main ou pas main du Croate'», s'interroge Platini, qui a été mis hors de cause en mai par la justice suisse dans l'affaire du versement des deux millions de francs suisses, mais qui reste toujours suspendu par la FIFA. «Toute la Croatie crie à la main involontaire et toute la France hurle à la main volontaire: où est le progrès, où est la justice' Ça reste de l'interprétation», explique-t-il. Et ce ne sont pas les chiffres communiqués par la FIFA - un taux de bonnes décisions de 99,3% grâce au VAR pendant la Coupe du monde - qui vont suffire à le convaincre. «Je les connais à la FIFA, c'est leur boulot de trouver des statistiques qui vont dans leur sens!», lance Platini, pour qui la vidéo ne peut être utile que dans certains cas précis. «A la limite, la vidéo peut vraiment aider pour juger un ballon qui franchit ou pas la ligne, ou pour les hors-jeu, parce que ces décisions reposent sur des faits précis: c'est dehors ou c'est dedans. Il n'y a pas de place pour l'interprétation, mais, même là, c'est dangereux», poursuit-il, craignant des dérives à venir. «Peut-être que, demain, les capitaines et les gardiens de but auront des oreillettes et les entraîneurs pourront leur parler et les diriger en plein match: «Joue à gauche! Joue à droite!». Comme ça, on tuera définitivement le football comme on a déjà tué le cyclisme et la F1. Ou comme on a déjà tué les arbitres», détaille-t-il. Et d'ajouter, très critique: «Pourquoi tous les responsables de l'arbitrage sont favorables à la vidéo' Pour protéger leurs fesses, car ils sont toujours du côté de ceux qui les nourrissent.»
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Posté Le : 30/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com