«Le vaccin algérien est déjà dans les stocks de Saidal»

« Le premier responsable de la firme chinoise Sinovac Biotech est attendu dans quelques jours au niveau du site de production du vaccin Coronavac Saidal de Constantine, et d'autres visites sont programmées au courant de la semaine prochaine parmi lesquelles, celle qui sera faite au niveau du ministère de l'Industrie pharmaceutique», a souligné le Dr Nadia Bouadballah, directrice de la production, du développement industriel et de la promotion de l'exportation et de la recherche au niveau du département de Lotfi-Benbahmed.Intervenant à l'occasion de la tenue du 5e congrès de la Fédération algérienne des pharmaciens, Dr Bouabdallah a affirmé que la production du vaccin anti-Covid n'est plus un projet, puisque le processus est lancé, validé et contrôlé. «Le vaccin est déjà dans les stocks de Saidal», a-t-elle précisé, sans toutefois donner des chiffres ou de date précise quant à sa mise sur le marché. Il est à préciser que la capacité de production du site de Saidal Constantine 1, est de 8 millions de doses par mois et qu'elle pourrait être doublée en cas de besoin.
Saidal a lancé, fin septembre, les lots de validation consistant en trois lots de fabrication qui seront contrôlés sur la totalité des paramètres et se verront attribuer une durée de validité et d'étude de stabilité plafonnée à trois mois, avant qu'ils n'obtiennent, ainsi que les autres lots qui suivront, le quitus pour leur mise sur le marché.
La responsable, toujours optimiste depuis le lancement du projet, avait déjà annoncé que «le chinois Sinovac étant agréablement surpris par la maîtrise du processus de fabrication par Saidal et de ses capacités de production était favorable pour que l'Algérie devienne un producteur régional de son vaccin».
En effet, Mme Bouabdallah, qui est également coordinatrice du Comité intersectoriel de suivi du projet de production du vaccin anti-Covid-19 en Algérie, s'est montrée rassurée quant aux bienfaits du partenariat du géant algérien avec la firme chinoise estimant que les avantages sont énormes : le transfert de technologie, des économies de devises, l'assurance de la disponibilité du vaccin et pouvoir couvrir la demande nationale, mais aussi des perspectives d'exportation. Un autre projet dont le ministère de l'Industrie pharmaceutique a fait son cheval de bataille.
33,8 millions de doses de vaccins acquises jusqu'à présent
De son côté, Ouahiba Hadjoudj, directrice de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, a révélé que la quantité de vaccins anti-Covid acquise par l'Algérie par achat direct ou par le biais du mécanisme Covax s'élève à 33 856 000 doses, et ce, au 16 décembre 2021. Sur cette quantité, 18 millions de doses ont été achetées par des contrats directs, alors que les 15,8 millions restantes ont été acquises selon le mécanisme Covax. Toujours d'après la directrice de la pharmacie et des équipements, qui est revenue sur les modalités d'acquisition des vaccins, le ministère de la Santé à travers l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) n'a ménagé aucun effort depuis le début de la pandémie pour assurer des vaccins aux citoyens, tout en rappelant les négociations et les contrats engagés dont certains n'avaient pas abouti comme celui avec les laboratoires Pfizer, en novembre 2020, pour l'acquisition de 20 millions de doses de leur vaccin et celui de 13 millions de doses avec la firme chinoise Sinopharm qui n'a pas abouti également, sans toutefois expliquer les raisons de cette fin de non-recevoir.
Rappelant l'objectif tracé pour atteindre l'immunité collective, celui de faire vacciner 70% de la population âgée de 18 ans et plus, Mme Hadjoudj a souligné que l'OMS préconise la vaccination de 50% de la population et qu'en Algérie, nous sommes encore loin avec seulement 20% de vaccination, relevant par la même occasion la réticence observée chez les citoyens pour aller se faire vacciner, malgré la disponibilité du produit.
Lors de son intervention prononcée à la première journée du 5e congrès de la Fédération algérienne des pharmaciens consacrée à la vaccination, la responsable est revenue également sur le programme de vaccination national contre le virus et son accélération avec les 3 sessions de formation spécialisées sur l'opération de vaccination contre le nouveau coronavirus (Covid-19), destinées aux pharmaciens d'officine, précisant que « l'Algérie est le premier pays en Afrique à instituer la vaccination en officine».
Ilhem Tir