Algérie

Le v'u de Badjedoub, un ténor de la musique andalouse.Culture : les autres articles



Le v'u de Badjedoub, un ténor de la musique andalouse.Culture : les autres articles
Hadj Mohamed Badjedoub est un maître dont la notoriété dépasse les frontières de son pays, le Royaume du Maroc. Il alterne entre les chants religieux et les chants arabo-andalous. Il aime se baigner dans l'univers du soufisme.Son imposante présence sur la scène dans chacune de ses productions terrifie l'orchestre. Ses oreilles musicales sont très sensibles. Il a horreur des fausses notes produites par n'importe quel instrument de musique. Intraitable, il ne tolère pas le dérapage des musiciens lors de ses interprétations. « Il faut respecter ce patrimoine musical », nous dit-t-il. D'abord, il ne se produit que devant un public qui respecte et connaît l'art musical qu'il interprète. Son incroyable voix transperce le silence.

A partir de 1963, il a entamé ses études dans le répertoire de l'art musical andalou ; musique universelle ; Mohamed Badjedoub le studieux maître en herbe était pris en charge par des chouyoukhs fort connus dans son pays, en l'occurrence Sidi Said Kadiri, Mohamed Tbayek, Hadj Driss Bendjelloun et Hadj Abdelkrim Rais.

Enrichi par les conseils et les encouragements de ses maîtres, Mohamed Badjedoub travaille durement ses cordes vocales et accumule les sorties avec les troupes musicales et les ch'urs marocains. Conscient de ses dons vocaux, il se produit en solo et suscite moult admirations auprès des publics de l'art musical andalou et des mélomanes, non seulement dans son pays, mais au-delà. Il est alors sollicité par des organismes internationaux et des pays des différents continents. L'Algérie, un pays qu'il connaît parfaitement.

Hadj Mohamed Badjedoub lui demeure fidèle et répond favorablement aux invitations de ses frères algériens, quand l'état de sa santé lui permet. Il faisait partie des invités de la 5ème édition du festival maghrébin de musique andalouse de Koléa. A l'occasion de sa furtive apparition pendant la soirée de clôture de la 5ème édition du festival maghrébin de musique andalouse, ses regards sur la scène avaient du mal à dissimuler sa frustration. Après les cérémonies protocolaires, dans les coulisses, le maître Hadj Mohamed Badjedoub s'est confié à notre journal, en répondant à nos questions.

« Sincèrement, je ne trouve pas les mots pour décrire mes sentiments envers ce festival de Koléa, c'est une ville que je connais parfaitement. Franchement, je viens de découvrir cette infrastructure magnifique qui vient d'abriter le festival, les manifestations culturelles nous manquent énormément. Des liens très forts nous unissent avec la ville de Koléa et son public, voyez-vous avec tous ces ingrédients, la réussite du festival est naturellement inéluctable. Néanmoins, c'est mon v'u que je souhaite qu'il soit exaucé pour cette manifestation de Koléa, il s'agit du thème qu'il faut changer », dit-il.

Badjedoub avait du mal à continuer, car il ne voulait pas que ses amis algériens du Ministère de la Culture interprètent mal ses propos. Mais alors que proposez-vous pour ce festival de Koléa lui demande-t-on. « Je propose Rencontre Andalouse Maghrébine au lieu de festival maghrébin de musique andalouse, afin d'éviter que cette manifestation ne sorte du cadre andalou, comme je viens de le voire lors de cette 5ème édition. Il faut être précis afin de ne pas se perdre dans d'autres styles », dira t-il en guise de précision.

Il ajoutera que pour lui, « La musique andalouse doit être nette. Pour cette soirée de clôture, les organisateurs nous ont demandé à nous les 5 artistes de chanter « soft » quelques extraits durant 20 minutes environ précise-t-il, si nous devons suivre la vraie feuille de route d'un festival maghrébin de musique andalouse, nous devons par conséquent l'exécuter à la lettre, sans dévier de la trajectoire, pour rester dans l'âme de l'art musical andalou et de son objectif. Ecoutez, ce n'est point une remarque que je fais aux organisateurs, mais croyez-moi que c'est mon v'u, afin que ce rendez-vous musical maghrébin reste dans un statut des andaloussiates. Pour ma part, je réitère que l'organisation était parfaite pour ce festival, il ne reste que cette petite rectification à apporter au thème de ce festival et demeurer fidèle à la musique andalouse maghrébine, c'est la raison d'être de cette rencontre qui devra être maghrébine avant tout, voilà je vous ai tout dit et je vous remercie pour m'avoir donné l'occasion de m'exprimer », conclut-il.


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