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Le Turc Nuri Bilge Ceylan rafle la palme d'or grâce à Winter Sleep



Le Turc Nuri Bilge Ceylan rafle la palme d'or grâce à Winter Sleep
Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan a remporté, samedi passé, la Palme d'or du 67e Festival international du cinéma de Cannes pour Winter Sleep (Sommeil d'hiver), un huis clos psychologique de plus de trois heures ayant pour cadre un hôtel perché sur les hauteurs de l'Anatolie centrale.Le réalisateur turc a aussitôt dédié le prix à la jeunesse de son pays en déclarant : «Je dédie la Palme à la jeunesse turque, à celles et ceux qui ont perdu la vie pendant l'année qui s'est écoulée», en référence au fait que la Turquie connaît depuis un an de violentes manifestations anti-gouvernementales. Auparavant, il avait souligné que 2014 était la centième année du cinéma turc. «Une très belle coïncidence», rappelant que la dernière Palme turque remonte à 1982 avec Yol.Winter Sleep est un film captivant qui analyse les relations complexes entre Aydin, un ancien comédien sexagénaire et riche propriétaire, sa jeune femme et sa s?ur divorcée, enfermés tous les trois dans un établissement déserté par les touristes une fois l'hiver installé dans cette région montagneuse du centre de la Turquie. Encensé par la critique dès sa projection au deuxième jour du Festival, Winter Sleep tire sa puissance des dialogues et des situations qui mettent à nu la fausse image d'intellectuel au sens moral élevé d'Aydin, en s'attachant à démontrer au fil du film sa cruauté envers les siens. Cette mise à nu est également accentuée à travers la relation d'Aydin, véritable seigneur local, aux petites gens de la région qu'il méprise et humilie. Ce long-métrage se distingue également par les images sublimant les grands espaces d'Anatolie qui contrastent avec les nombreuses scènes d'intérieur. Inspiré de trois nouvelles de l'écrivain russe Anton Tchekhov, Winter Sleep offre à son auteur la distinction suprême à Cannes, un festival où il avait déjà remporté deux fois le Grand prix (en 2003 pour Uzac et en 2011 pour Il était une fois en Anatolie) ainsi que le Prix de la mise en scène en 2008 pour Les trois singes. Dans un palmarès qui salue à la fois la jeune génération et ses aînés, le Grand Prix, considéré comme une Palme d'or bis, est revenu au film Le meraviglie de la jeune italienne Alice Rohrwacher. Il raconte comment l'irruption d'un jeune délinquant et d'une émission télévisée changent la vie d'un couple d'apiculteurs en quête de pureté, vivant avec ses quatre filles en marge de la société.Quant aux prix d'interprétations ils sont logiquement revenus à l'Américaine Julianne Moore pour son rôle d'actrice hollywoodienne hystérique et sur le déclin dans Maps to the stars du Canadien David Cronenberg et au Britannique Timothy Spall pour Mr Turner, de Mike Leigh, dans lequel il incarne le peintre maître de la lumière dévoré par son art. Le plus jeune lauréat de la soirée a été le Canadien Xavier Dolan, 25 ans, prix du jury pour Mommy.Le benjamin Dolan partage son prix ex aequo avec le vétéran de la compétition, Jean-Luc Godard, récompensé à l'âge de 83 ans, pour le poétique Adieu au langage. C'est la première fois que Cannes accorde un prix à la légende de la Nouvelle vague qui a refusé de se déplacer sur la Croisette.R. C.




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