Le TTO présente «Algérien et fier» au TRO

Confessions d’un ex-harrag Les férus du 4e art avaient rendez-vous, ce jeudi après-midi au Théâtre Abdelkader Alloula, avec l’association culturelle El-Amel qui devait présenter sa dernière production théâtrale «Algérien et fier», un one man show écrit et interprété par Mohamed Mihoubi. Un rendez-vous de la bonne humeur où le one man show de Mohamed Mihoubi a réussi, comme de coutume, à drainer un nombreux public, jeune en majorité, en dépit du prix de la billetterie qui, pour l’occasion, a été exceptionnellement revue à la hausse. Tout au long du spectacle, le parterre réagira avec beaucoup d’entrain aux «sorties» de Mohamed Mihoubi, si bien qu’une bonne partie du spectacle tournera à un échange d’apostrophes entre le public et le comédien dont on connaît l’aisance dans le jeu de l’improvisation. Sur une scène très dépouillée avec une passerelle qui s’avance vers le parterre pour impliquer davantage le public, Mihoubi bouleversera les conventions en se mettant à jongler un court instant, d’une manière plus ou moins maladroite, avec un ballon de football, mais c’est avec les mots, gorgés d’un humour caustique, que l’exercice de jonglerie sera porté à son comble. «Algérien et fier» se propose de faire le récit d’un harrag qui, à l’aide d’une embarcation légère, va paradoxalement faire le voyage clandestin dans le sens inverse pour retourner, aigri par bien des désillusions, au pays pour vivre entre ses concitoyens «le reste de son âge». Il sera accueilli comme une star avec un impressionnant comité d’accueil qui regroupera les membres du gouvernement, les autorités locales et les médias. On lui promettra même un insigne honorifique qu’il attendra en vain dans ce parking pour voitures où il s’est improvisé vigile pour gagner sa croûte. La confession de l’ex-harrag se présentera comme une violente satire de la société, où Mihoubi caricaturera avec beaucoup de désinvolture et de mordant la réalité algérienne avec tous ses travers, qui fera vibrer la salle. Le one man show, avec un long prologue marqué par une chanson de Cheïkha Remitti, sera clôturé par une autre chanson interprétée en off prônant la fraternité, qui a été écrite par le chanteur Mohamed Lamari. Dans le cadre de ses activités, l’association El-Amel entame, dans les prochains jours, une tournée nationale avec son spectacle «Djenna Oua Nar», qui traite également de l’émigration clandestine, entrant dans le cadre d’une campagne de sensibilisation de la jeunesse sur ce phénomène. Cette tournée, qui est placée sous le patronage du ministre de la Jeunesse et des Sports et le concours des directions de la jeunesse d’Oran, Aïn Témouchent, Mostaganem et de Sidi Bel- Abbès, sera entamée à partir du 19 mai par une représentation à la Maison de la Culture d’Oran et se poursuivra dans plusieurs autres villes de l’ouest du pays. G. Morad