Algérie

Le troisième mandat refusé au président



Le troisième mandat refusé au président
Au Niger, les partis politiques, les fédérations syndicales et la société civile semblent déterminés à faire barrage au président Mamadou Tandja dans sa course folle pour un troisième mandat, quitte à tordre le cou à la Constitution. Loin d'être impressionnée par les effets de manches du chef de Niamey, la rue au Niger gronde depuis plus de six mois contre la tentation autoritaire du chef de l'Etat. Sous la férule du FDD, les Nigériens manifestent presque quotidiennement et de manière pacifique pour faire entendre raison à Mamadou Tandja. Hier, ce sont des dizaines de milliers de Nigériens, selon l'AFP, qui ont manifesté à Niamey contre le projet du président d'organiser début août un référendum sur une nouvelle Constitution pour rester au pouvoir au-delà de son dernier quinquennat fin 2009.Deux jours après l'arrêt de la Cour constitutionnelle qui a annulé un décret présidentiel convoquant le corps électoral pour le référendum le 4 août, la population est sortie appuyer bruyamment cet arrêt et donner un coup de frein sec aux ambitions décidément débordantes de Tandja. A pied ou en moto, des milliers de ces sentinelles de la démocratie nigérienne ont scandé en ch'ur des : « A bas tazartché ! (la continuité), « tazartché est mort ! ! » Certains manifestants intrépides brandissaient même des banderoles proclamant « tazartché ne passera pas ! », « Non à un bonus de trois ans », « Non à une nouvelle Constitution ». C'est assurément un sursaut populaire insoupçonnable pour un pays d'Afrique, un continent où les coups d'Etat, les présidences à vie et les règnes impériaux constituent les principales caractéristiques des régimes en place. Ce début de « printemps démocratique » au Niger intervient curieusement à la veille de l'inhumation du doyen des dictateurs africains, Omar Bongo au pouvoir depuis 41 ans.Il pourrait, s'il venait à réussir, faire tache d'huile dans tous les pays d'Afrique gérés comme des entreprises privées par leurs dirigeants avec le silence complice ' voire le soutien ' des capitales occidentales. Mamadou Tandja risque donc de faire les frais de sa volonté de puissance qui heurte une détermination de son peuple de ne pas se laisser guider comme un troupeau. Dans l'impossibilité légale de briguer un troisième mandat consécutif, Tandja et ses partisans avaient dans un premier temps pensé à une « rallonge » de trois ans de son second quinquennat pour contourner l'obstacle constitutionnel. Mais pour sauver les « formes », il a voulu s'offrir un autre mandat avec l'onction du peuple via un référendum contesté par de larges secteurs de la vie politique au Niger. Commence alors le conflit qui a abouti à l'arrêt de la Cour constitutionnelle invalidant la convocation du corps électoral par le président.Mais c'est la volonté populaire qui a gagné dans ce bras de fer. « Tous les Nigériens doivent se soulever pour rejeter le projet de référendum antidémocratique », a exhorté Mahamadou Issoufou, chef de file de l'opposition et prédisent du FDD, rapporte l'AFP. Et comme pour couper l'herbe sous les pieds de Tandja, cet opposant à réclamé hier au pouvoir de doter la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de moyens pour lui permettre d'organiser des législatives anticipées avant fin août. Suivra après l'élection présidentielle annoncée pour le 14 novembre. Ironie de l'histoire, l'Algérie était confrontée il y a une année à la même situation d'un président qui a terminé ses deux mandats constitutionnels et qui a voulu et obtenu le troisième via la révision de la Constitution. Eh oui, les leçons pourraient finalement venir même du Niger'


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