Algérie

Le troisième bras d'Azwaw


Oui, encore de l'histoire, à défaut d'avenir. C'était le 10 octobre 1988, Azwaw perdait un bras dans la fusillade de Bab El Oued, où 39 personnes mourraient, abattues sans sommation par la peur panique d'un régime qui voit dans chaque manifestant un extraterrestre vert qui veut prendre sa place. Relativement, Azwaw est donc un chanceux parmi les malchanceux, puisqu'il n'a perdu qu'un bras alors que d'autres ont tout perdu, ne serait-ce que la tête. En cet octobre 2009, Azwaw est parti déposer une gerbe de fleurs pour une commémoration toute symbolique, 21 ans après. Bien sûr, la police était là pour commémorer l'état d'urgence et a demandé l'évacuation rapide des lieux. Le temps d'un bilan tout aussi rapide d'une pose de fleurs de saison, les interdictions de l'année ont été énumérées. Interdites par la police ou les forces de l'ordre d'une manière générale, la liste des manifestations, commémorations ou rencontres est longue au point de ressembler à la liste des produits d'importation.Hier, une rencontre sur l'abolition de la peine de mort a été interdite, comme si la mort était de force, supérieure à la vie. Depuis le début de l'année, pêle-mêle, les autorités ont ainsi interdit des rassemblements de disparus, de vivants, de syndicalistes, de moudjahiddine, de défenseurs de la Palestine, de la démocratie, des femmes, des oiseaux, des gazelles, bref, tout sauf les manifestations de soutien au président de la République. Pour cette raison, en cet octobre 2009, le 3e bras d'Azwaw a poussé, plus long que les autres, plus tordu peut-être, mais bien décidé à exister, parce que pour d'étranges raisons, El Qods mobilise plus les Algériens que l'Algérie. Oui, parlons d'autre chose, qui intéresse plus les gens. Aujourd'hui, l'Algérie affronte le Rwanda pour une qualification à la Coupe du monde. Le but ' Aller en Afrique du Sud. Loin, très loin de Bab El Oued.
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