De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Au XIXe siècle, Rome, Eglise et Etat, avait couvert d'éloges, de médailles et de louanges l'émir Abdelkader pour avoir sauvé de massacres certains les chrétiens de Syrie. Abdelkader n'hésita pas à s'interposer entre eux et les musulmans, les siens, et d'ordonner la cessation des hostilités.
Sans la maison de l'Emir qui abrita dès lors tous les réfugiés, essentiellement chrétiens d'Orient, toutes chapelles confondues, en Syrie, il n'en serait pas resté beaucoup de fidèles à Jésus. Aujourd'hui, les pauvres chrétiens d'Orient sont dans une situation plus tragique, encore plus dangereuse qu'en cette période du XIXe siècle, où l'Emir les sauva. Aujourd'hui, Kofi Annan de l'ONU ne semble pas vouloir ou pouvoir assumer une telle mission. Menacés non plus par des musulmans, ravagés par les guerres de Crimée, le partage du monde entre puissances impériales et la perte de situations considérées par eux acquises. Les enfants orientaux de Jésus ne craignent pas comme du temps jadis les répressions ou représailles ottomanes, nés croissant conquérant, ni même quelques razzias commandées par des émirs, sultans ou dynasties mohamétanes en perte de vitesse, non, non, rien de cela. Les chrétiens de Syrie qui, déjà, se réduisent comme peau de chagrin en Orient, en Irak, après la chute de Saddam Hussein, ils ont été laminés, éparpillés, dispersés comme poussière (exils) ou en cendres (morts). En Iran, le triomphe de Khomeiny a sonné leur déclin, ils ne sont même plus comptabilisés et ne veulent même plus se compter de peur d'être identifiés et ciblés. En Syrie, leur sort, si Assad tombe, sera scellé et nul ne pourra leur venir en aide. Les coalisés qui veulent la tête de Bachar, quoi qu'on dise ou écrive, protecteur des minorités, notamment chrétiennes, se proclament de valeurs chrétiennes. Les USA, le Royaume-Uni, la France et les sousfifres comptant politiquement pour du beurre (Arabie saoudite, Qatar, monarchies sunnites du Golfe) mais inépuisables sources de financement d'une probable guerre contre la Syrie, ne se soucieront pas du vécu, du sort, de la place des chrétiens de Syrie. Présentement, il leur est même conseillé de quitter le pays comme cela a été le cas en Irak. L'expédition guerrière et punitive contre Assad a pour seule devise «Dieu reconnaîtra les siens». Pas question donc pour ses inspirateurs de trier pour savoir qui est chrétien et qui ne l'est pas pour «descendre» Bachar Al Assad. Pauvres chrétiens de Syrie, sauvés par Abdelkader au XIXe siècle et menacés d'extinction par une coalition se disant porteuse de valeurs chrétiennes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A M
Source : www.lesoirdalgerie.com