Une note du Premier ministre a été adressé dans ce sens, il y a quelques jours, aux employeurs du secteur public, leur demandant de mettre fin avant la fin du mois au contrat de travail des retraités séniors qui ont repris du service après leur départ à la retraite. Aucun préavis n'a été accordé aux personnels contractuels concernés par cette mesure pour leur permettre d'achever les programmes et les projets qu'ils ont initiés. La plupart des retraités qui se sont réinsérés dans le monde du travail après leur départ à la retraite sont des cadres et des managers qui se sont vus confier par leurs nouveaux employeurs des projets et des dossiers à forte valeur ajoutée pour l'entreprise.
La première conséquence de la mesure que vient de prendre Ahmed Ouyahia en direction de cette catégorie de retraités actifs est que ces départs précipités vont certainement avoir des effets négatifs sur la stabilité des entités économiques qui ont eu à faire appel aux compétences de ces retraités, au niveau des postes de travail occupés qu'il sera difficile de pourvoir en un claquement de doigts.
Si les raisons qui ont motivé cette décision du Premier ministre sont parfaitement compréhensibles dans la mesure où l'objectif attendu est de libérer des postes de travail pour les jeunes en quête d'un emploi, les retraités réembauchés se défendent de voler le travail des jeunes. Ils précisent que les postes occupés sont spécifiques, limités en nombre et s'intègrent parfaitement dans la dynamique de l'emploi de l'entreprise. Des retraités concernés par la mesure de débauchage rappellent comment dans les pays industrialisés les travailleurs séniors sont courtisés par les chefs d'entreprises pour leur expertise. La devise dans ces pays c'est travailler plus pour gagner plus.
Cela vaut aussi bien pour le travailleur que pour l'entreprise. L'emploi qui a une finalité économique est appréhendé chez nous, d'abord sous sa dimension politique, comme facteur de la cohésion sociale.
Hier, sous la gestion socialiste des entreprises, on parlait de la politique du plein emploi financée à fonds perdus par l'Etat. Un même poste de travail est co-occupé par deux à trois salariés. Aujourd'hui avec la déprime du marché du travail, conséquence de la crise, le réalisme économique fait que l'on ne peut plus se payer le luxe de créer à tour de bras des postes de travail qui ne se justifient pas au plan de la stratégie de développement de l'entreprise. D'où le fléchissement, le ralentissement du rythme de création des emplois, voire le recours à la suppression de postes de travail jugés non indispensables au fonctionnement de l'entreprise et à son expansion. Alors, s'agit-il d'une bonne ou mauvaise mesure cette décision du gouvernement d'interdire désormais le recyclage de nos retraités dans le circuit du travail ' Comme toujours, avec une simple décision administrative, on ferme un débat que l'on n'a jamais ouvert.
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Posté Le : 02/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Omar Berbiche
Source : www.elwatan.com