Algérie

Le transport ferroviaire perturbé à Alger Grève des conducteurs de trains



Des conducteurs de trains qui ont entamé à Alger un mouvement de grève «inattendu», pour la revalorisation de leurs salaire et prime, ont décidé de le poursuivre. En raison du non aboutissement des négociations avec la tutelle « la grève va s'amplifier et elle sera généralisée à travers le territoire national » précisent les grévistes. Les conducteurs de trains de l'Algérois, qui s'estiment sous-payés par rapport à d'autres branches, ont entamé hier, un mouvement de protestation «sans avoir déposé au préalable, un préavis de grève». Cette situation a suscité la réaction de la direction régionale de la SNTF qui qualifie cette grève d'illégale. Les responsables de la SNTF ont précisé à travers un communiqué rendu public que «cet arrêt de travail inattendu d'un groupe de conducteurs de trains avait provoqué une très forte perturbation du trafic ferroviaire à Alger et dans sa périphérie». La direction de la SNTF dénonce ce qu'elle qualifie de grève « anarchique » qui a causé un préjudice pour les usagers du train de l'Algérois. Les responsables de la SNTF ont tenu à préciser, à travers leur communiqué, que les auteurs de ce mouvement ont déclenché ce mouvement en faisant fi de la réglementation. « Ils ont procédé au niveau du dépôt d'Alger au blocage des voies ferrées empêchant ainsi la sortie des locomotives programmées pour assurer la traction des trains », a précisé la SNTF. Si la direction régionale de la SNTF a dénoncé le fait que la grève soit enclenchée sans préavis au préalable, les conducteurs de trains quant à eux, disent qu'ils ont des arguments tangibles. « La direction avait un délai d'une année pour nous répondre par écrit sur une série de revendications, nous avions eu des promesses mais pas de faits et aucune réponse écrite », nous a précisé hier le représentant des conducteurs de trains de l'Algérois, M. Arab Mouloud. Et d'ajouter : « Si la grève est illégale, nos revendications par contre sont légitimes ». Pourquoi les conducteurs de trains n'ont pas déposé un préavis de grève ? Le représentant des grévistes affirme que «la direction refuse depuis plusieurs mois d'accuser réception des documents et lettres adressés par les conducteurs de trains à la direction, pourquoi donc déposer un préavis de grève puisque on n'aura pas notre accusé de réception ». Les grévistes revendiquent une revalorisation des primes. Les conducteurs de trains s'estiment sous-payés par rapport à d'autres branches. Les conducteurs qui se sentent lésés, expliquent que la majorité des entreprises ont eu une augmentation de salaires de 20 à 25 % , suite à la signature des conventions de branches en 2006. Sauf que les cheminots ont eu seulement 10 % à 5 % d'augmentation. Les revendications des conducteurs de trains tournent autour de 3 points. « Il y a eu des augmentations de la prime de panier pour d'autres secteurs, mais les conducteurs de trains n'ont pas bénéficié de cette prime puisque nous avons uniquement son équivalent qui est la prime de déplacement », a expliqué le représentant du groupe des grévistes. Il revendique également la révision de la prime de rendement qui, aujourd'hui, se limite à la prime de rendement kilométrique (PRK). Enfin, les conducteurs de trains exigent une prime de risque, argumentant qu'ils sont souvent exposés à des accidents. Notre interlocuteur ajoute : « je suis un chef mécanicien conducteur. J'ai 20 ans d'expérience et je suis classé en tant qu'un agent de maîtrise supérieur et avec les 5 % d'augmentation que je viens de toucher, mon salaire de base a atteint 14.000 DA seulement ». Pour le moment, les deux parties, direction régionale de la SNTF et grévistes, ne sont pas arrivées à un terrain d'entente. « Ce n'était pas des négociations mais le dialogue a pris la forme de menace », a expliqué Arab Mouloud en affirmant que le mouvement de grève va s'amplifier pour toucher dès aujourd'hui l'ensemble du territoire national.


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