Algérie

Le transport dans tous ses états



Le transport dans tous ses états
Amar Ghoul est incollable sur le sujet. Il a tenu malgré tout à organiser, pour la première fois, les grandes assises des transports qui ont démarré hier. Durant deux jours, les spécialistes de différents secteurs ont au programme l'état des lieux et le recensement des points négatifs assortis, il faut l'espérer, de propositions concrètes. Amar Ghoul sera vraiment dans son élément. Non point seulement parce qu'il est bardé de diplômes universitaires (six au total), allant de l'ingéniorat en génie civil jusqu'au doctorat en génie mécanique, mais aussi et surtout parce que c'est lui qui a supervisé les trois quarts du prodigieux développement qu'a connu le secteur des travaux publics au cours de la dernière décennie. Il est dans l'ordre des choses qu'il soit, aujourd'hui, à la tête du secteur des transports qui est le principal «utilisateur» de toutes les infrastructures accomplies par lui précédemment. Faute de place, contentons-nous des réalisations les plus remarquables de la dernière décennie comme l'autoroute Est-Ouest, l'extraordinaire essor du rail qui était moribond, près d'une quarantaine d'aéroports, autant de ports, l'introduction du tramway dans neuf villes du pays, le téléphérique et la télécabine dans six des principales villes du pays, sans oublier le fameux métro d'Alger qui a fini par être repris et mis en service le 1er novembre 2011 après avoir passé des décennies «sous terre». Toutes ces grandioses réalisations ne sont pas une fin en soi mais un puissant moyen de développement. C'est à cette étape qu'intervient le rôle du ministère des Transports. Pour optimiser leur utilisation en toute sécurité. Parmi tous les moyens de transports, ferroviaires, aériens, maritimes et par câbles, c'est le terrestre qui pose le plus de problèmes. Des cartes de circulation dont on parle beaucoup mais qu'on voit moins. Des points noirs qu'aucune solution n'est venue «éclaircir». De la signalisation approximative. Des «nids-de-poule» meurtriers sans l'ombre d'un cantonnier (pas même en cours de formation) pour arrêter l'hécatombe. Pourtant, c'était une promesse de Amar Ghoul lorsqu'il était aux travaux publics. Il avait même parlé d'une maison de cantonniers par commune. Des transports urbains qui ne suivent pas l'érection de nouveaux ensembles créés par la politique du logement sans précédent que connaît le pays, toujours durant la dernière décennie. Ainsi que les voies d'accès à ces ensembles qui sont restées au stade des voies «carrossables» d'avant l'arrivée des grues. Quant à la situation des taxis dans le pays, il est inutile d'en parler tant il faut reprendre l'organisation à zéro. Pour ne prendre comme exemple que la capitale, l'amer constat est que son énorme extension au Sud n'a été suivie par aucun nouveau projet d'élargissement des routes, aucun nouveau projet de transport urbain ou de taxis. Rien de rien de ce côté-là. Sur le plan national, le grand point noir est incontestablement le taux de mortalité sur les routes. Dès que les spécialistes abordent le sujet, il n'est question que de répression. Pour la prévention il faudra attendre. Pourtant,il y a des mesures qui n'ont pas été abordées ou insuffisamment abordées. C'est le cas de l'urgence à instaurer le péage dans les autoroutes. Au-delà des recettes qu'il engendre et qui devraient servir à l'entretien, une meilleure signalisation et autres commodités pour les usagers, le péage possède aussi la vertu de décongestionner ces voies dites «rapides». En éliminant ceux qui roulent sans but. L'autre mesure serait le cabotage par voie maritime. Sur 1200 km et 40 ports. Pour avoir moins de camions et d'autocars (hantise des automobilistes) sur les routes. Dans les années 1970, les Algérois se rappellent de l'aéroglisseur qui reliait le centre de la ville à la foire internationale par la mer. Ils avaient cru à des tests. Ce fut un mirage!




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