Algérie - A la une

Le transport à Tizi Ouzou, un calvaire ! Des citoyens craignent un nouvel embrasement dans la région



Le transport à Tizi Ouzou, un calvaire !                                    Des citoyens craignent un nouvel embrasement dans la région
Depuis la mise en 'uvre du nouveau plan de transport à Tizi Ouzou, décidée de manière unilatérale par la Direction des transports de la wilaya, sur ordre de responsables supérieurs de l'Etat, la grande Kabylie vit l'enfer. Les habitants de toutes les contrées montagneuses et même ceux du centre-ville sont en colère. La consternation est telle, que de nombreux usagers du transport urbain s'en prennent directement au pouvoir politique en place et l'accusent de vouloir raviver le feu dans la région. «Ça va éclater de nouveau, c'est insupportable», s'inquiètent des hommes et des femmes de tous âges. «C'est fait exprès' c'est voulu», pensent d'autres. En effet, alors qu'il n'y avait qu'un seul bus entre l'ancienne gare routière et la station des fourgons qui se trouvait à quelques mètres du stade du 1er Novembre, et que très souvent les voyageurs empruntaient tout le chemin à pied et en peu de temps, ils se voient désormais contraints de prendre deux bus : un de la nouvelle gare multimodale de Bouhinoune à l'ancienne gare routière, et un autre juste à leur descente du premier, de l'ancienne gare à la nouvelle station des fourgons à Oued Aïssi. Deux bus à 15 DA le ticket pour passer d'un point à un autre, mais ce n'est pas là le problème. «Nous avons passé plus d'une heure dans le premier bus debout et entassés comme du bétail. C'est insupportable, intolérable ; cette situation ne peut pas durer», se plaignent des femmes, qui ne comprennent pas les raisons de ce changement qui n'arrange personne «sauf ceux qui l'ont décidé et cautionné». Pourtant, le chemin à parcourir entre les deux arrêts n'est pas du tout long. «On ne comprend rien. Il y a à peine deux à trois kilomètres, mais le bus roule doucement. C'est à cause des barrages de police. Y en a partout», raconte une des femmes. Même problème pour le deuxième bus. Pire encore, puisque la distance est un peu plus longue. Et ce n'est pas en raison de l'Aïd. «Ce n'est pas à cause de l'Aïd' C'est tous les jours comme ça», font remarquer deux employés d'une entreprise publique. Et l'un d'eux de poursuivre : «Il nous faudra désormais un budget spécial pour le transport. Il sera plus élevé que celui de la nourriture.» Aussi, estiment les deux fonctionnaires : «Ce n'est pas du tout pratique. Nous risquons tous de perdre notre emploi à cause de ce transport. Nous mettons beaucoup de temps pour arriver à notre lieu de travail, et le soir, c'est encore une corvée. Ce le sera encore davantage à l'approche de l'hiver, qui s'annonce d'ores et déjà assez dur.» Et un autre de lancer : «Ils disent qu'ils ont fait cela pour désengorger la ville, mais voilà que c'est nous qu'ils engorgent' Il ferait mieux de revenir à l'ancien plan.» Dans les bus, les éclats de rire se confondent avec les plaintes et les crises de nerfs. Des citoyens expriment leur mécontentement, d'autres s'y soumettent sans rien dire et d'autres rient de «l'absurde». Une manière de contourner, eux aussi, leur rage. Un chauffeur de bus attaqué de toutes parts répond aux insultes par une phrase qu'il se répète à lui-même sans se tourner vers la foule : «Quand le ghachi se mélange au peuple, c'est cela le résultat.» Par le mot «ghachi», il entend dire les citoyens qui agissent de manière peu correcte et honorable, à l'exemple de cette jeune fille qui manque de respect à une personne âgée, parce que celle-ci l'a bousculée sans faire attention. A Tizi Ouzou, les voyageurs s'entassent par dizaines dans des bus en mauvais état, supportant bon gré mal gré la surcharge et les embouteillages inutiles. La Direction des transports de la wilaya s'est empressée de mettre en 'uvre son nouveau plan de transport sans préparer les citoyens ni les nouvelles lignes. La ville des Genêts étouffe, pis, elle perd toute sa beauté. Elle fait peur le jour et la nuit. Des mesures urgentes doivent être prises à tous les niveaux pour éviter un nouvel embrasement dans la région, source de tous les fléaux (drogue, vols, agressions').
K. M.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)