Algérie

Le transfuge donne les supers pouvoirs à l'opposition



Le transfuge donne les supers pouvoirs à l'opposition
Le transfuge du MSP et non moins actuel président du Front du changement (FC) plaide pour l'indépendance de la justice, les libertés syndicales et la promotion des droits de l'opposition.Reçu par Ouyahia dans le cadre des consultations pour la révision de la Constitution, le président du FC, Abdelmadjid Menasra a, en effet, fait part d'une liste exhaustive de principes qu'il souhaite voir adopter pour la future mouture de la première loi du pays. A l'instar d'autres leaders qui l'ont précédé au bureau du ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, il a appelé à ce que le Premier ministre soit issu de la majorité parlementaire. Le leader du FC a surtout suggéré que la présidence du Conseil supérieur de la magistrature revienne au président de la Cour suprême au lieu du président de la République, afin de garantir «l'indépendance de la justice». Menasra avait au préalable étalé les propositions de son parti, lesquels s'articulent autour de quatre axes essentiels, à savoir l'édification d'un Etat démocratique, la préservation des droits de l'opposition, la citoyenneté et les droits de l'homme et enfin, la représentativité de la femme et de la jeunesse. Il a également proposé à la présidence de la République que soit supprimé le Conseil de la nation en raison de son inefficience, et de ne plus légiférer par ordonnance, excepté pour des cas exceptionnels. Le premier responsable du FC a, en outre, conseillé que soit garantie la pluralité syndicale et que soient aggravées les sanctions relatives à la fraude électorale, arguant qu'elle constitue une «trahison de la volonté populaire». Le président du Conseil constitutionnel devrait être élu et non désigné, a, par ailleurs, fait savoir l'invité de Ouyahia. Dans le registre des droits de l'opposition, Menasra s'est dit favorable à un nouvel article qui pénaliserait «toute atteinte à l'exercice politique de l'opposition», de même que soient confiées à celle-ci les commissions des finances et des affaires étrangères de l'Assemblée populaire nationale (APN). Approuvant la disposition de la nouvelle Constitution concernant l'interdiction du nomadisme politique, le chef du FC a suggéré qu'elle soit généralisée aux députés indépendants et pas seulement à ceux issus des partis politiques. Pour renforcer le poids de l'opposition sur l'échiquier politique national, le parti présidé par Menasra a émis le souhait que deux sièges du Conseil constitutionnel lui soient attribués. Le FC a, en outre, indiqué, dans le chapitre des droits de l'homme et citoyenneté, que soient institutionnalisés les droits au logement décent ainsi que l'accès à l'eau et à l'alimentation saine, de même que soit garantie la sécurité des personnes qui dénonceraient des actes de corruption. Le parti a, également, plaidé pour une répartition géographique équitable des ressources financières pour venir à bout des sentiments d'exclusion et de discrimination régionaliste. Réitérant le refus du parti du concept d'équité, contenu dans la mouture de la Constitution présentée par la présidence de la République, le FC a préféré que soit retenu le principe d'égalité au lieu d' équité, dans les domaines de la vie conjugale et familiale. Expliquant à nouveau les motivations de la participation du FC aux consultations menées par Ahmed Ouyahia, Menasra a rappelé qu'elles s'inscrivent dans le «souci de parvenir à un consensus, issu du dialogue et de la participation de tout un chacun» à ce projet. Pour autant, a estimé Menasra, il n'est pas dit que le FC acceptera la mouture finale du texte fondamental du pays si son contenu ne répondait pas à ses attentes et aux propositions qu'il aura émises. Il a rappelé, à ce propos, la suggestion de la formation qu'il dirige quant à la tenue d'une conférence nationale au cours de laquelle sera présentée pour débat, la synthèse de l'ensemble des propositions émises par toutes les parties ayant été consultées en perspective de la prochaine Constitution. De son côté le Dr Lamine Cheriet de l'université des sciences islamiques de Constantine, s'est prononcé, hier, en faveur d'un pouvoir exécutif bicéphale dans le cadre des mêmes consultations. A l'issue de sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, M. Cheriet a jugé nécessaire un retour au pouvoir exécutif bicéphale.




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