Algérie

Le traitement ambulatoire des cas légers suggéré



Des médecins dénoncent, sous-couvert de l'anonymat, le manque d'engagement de l'administration hospitalière dans ce contexte de crise sanitaire du coronavirus.Comme leurs homologues des hôpitaux des wilayas voisines, les praticiens chargés de la prise en charge des patients touchés par le coronavirus se disent inquiets par le nombre sans cesse grossissant de nouveaux cas et surtout d'un besoin urgent d'approvisionnement en oxygène pour le traitement du virus.
Même s'ils ne parlent pas clairement d'une pénurie de ce produit vital pour les malades en détresse respiratoire dans l'une ou l'autre des structures spécialisées, où ils exercent, les professionnels du secteur de la santé évoquent des difficultés d'approvisionnement.
L'un des médecins que nous avons rencontrés a accepté d'aborder le sujet, mais sous le sceau de la confidentialité, et de dénoncer le manque d'engagement de l'administration hospitalière, qui n'a toujours pas compris que la situation sanitaire est critique et qu'il faut se débarrasser du carcan des procédures bureaucratiques pour y faire face. "Les structures hospitalières sont gérées de manière archaïque et sans dynamisme. Les gestionnaires du secteur à quelques niveaux de responsabilité sont ainsi limités à un fonctionnement plat et régulier s'il n'est pas centralisé, où la proactivité et l'initiative n'ont pas leur place. Or, la situation que nous vivons exige beaucoup d'engagement pour parer à toute éventualité, sinon on ne parlerait pas aujourd'hui d'une pénurie d'oxygène alors que l'éventualité d'un manque de bouteilles de ce gaz a été évoquée, il y a des semaines par le premier responsable du secteur de la santé.
Pour moi, les cadres de la DSP de la wilaya de Souk Ahras ont manqué de discernement en ne ruant pas dans les brancards quand il le fallait, à eux de se débrouiller maintenant et vite, pour sauver la mise pendant qu'il en est encore temps. Il s'agit de vie d'hommes, ne l'oublions pas", a assené notre source. Moins vindicative, la cheffe du service de lutte anti-Covid de l'hôpital Ibn-Rochd de Souk Ahras, Karima Boutadjine accepte, quant à elle, le fait accompli et propose plutôt des solutions en rappelant que la santé du citoyen est l'affaire de tous. S'exprimant sur les ondes de la radio locale, cette spécialiste préconise que l'on allège la demande en oxygène exprimée par les centres hospitaliers de référence en ne gardant au niveau des lits médicalisés que les cas jugés graves. "Les patients qui ne présentent aucune inquiétude particulière pourraient être équipés de concentrateurs individuels d'oxygène avant d'être autorisés à rentrer chez eux où ils pourront suivre leur oxygénothérapie en ambulatoire tout en préservant les stocks des hôpitaux", suggère Mme Boutadjine.
Consciente toutefois du fait que ces appareillages peuvent être couteux pour le plus grand nombre, elle lance un appel aux représentants de la société civile pour qu'ils fassent un listing des patients qui souhaitent obtenir des extracteurs et qu'ils lancent une campagne d'entraide et de solidarité à travers la wilaya. "Cela s'est fait avec succès dans d'autres wilayas, où les associations de bienfaisance et les généreux donateurs ont contribué à soulager de nombreuses personnes affectées par la pandémie de Covid-19. Pourquoi pas à Souk Ahras '", a insisté la cheffe de service.
Il a été impossible de connaître l'avis du directeur de la santé de la wilaya sur la question, celui-ci étant resté insensible à nos maints appels téléphoniques et à nos messages.
A. Allia


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