Algérie

Le trait dépouillé du dessinateur Hevé Baruléa




Le dessinateur Hervé Baruléa sÍ­est prêté au jeu des questions des présents en toute modestie. Détenteur dÍ­un trait dépouillé et énergique à  la fois, Baru est également réputé pour ses narrations percutantes. Il se plaît à  raconter depuis trois décennies des histoires  saisissantes d'adolescents de milieux populaires dans ses nombreux albums. Baru continue d'explorer  sans relâche ses thèmes de prédilection, en lÍ­occurence, l'intégration, les banlieues, la solidarité.Après des débuts comme professeur de sport, il a publié à  lÍ­orée des années 80 une trilogie intitulée «Quéquette blues», reprise en un seul volume sous le titre «Roulez jeunesse!». Huit années, plus tard, il récidive en publiant «Cours, camarade!», l'histoire d'une course poursuite entre deux jeunes et un groupe de militants d'extrême droite. Il publie ensuite dans un style proche du manga «L'autoroute du soleil», qui reçoit le prix du meilleur album en 1996 à  Angoulême. Dessinateur à  la forte sensibilité sociale, Baru revient au monde de l'enfance avec «Les années Spoutnik», une série située dans les années 1950. Son dernier album, «Noir» (Casterman), est paru en 2009.
Hervé  Baruléa estime que la bande dessinée nÍ­a pas de limite. Elle permet dÍ­aborder tous les sujets. CÍ­est à  travers le travail dÍ­autobiographie quÍ­on arrive à  construire des récits en posant justement des questions universelles.
Etant fils d'un émigré italien, le dessinateur se sent proche des émigrés. «En France, dit-il, il y a toute une catégorie de population qui est venue en irrégularité. Nous autres les dessinateurs, on raconte lÍ­histoire lÍ­histoire dans les conditions dans lesquelles ces émigrés ont été accueilli. A travers le particulier, on arrive au général. On est dans le juste. Etant moi- même fils dÍ­émigré, je sais ce que mon père a du supporter pour àªtre un émigré intégré». La question de lÍ­émigration lui taraude lÍ­esprit depuis quÍ­il est jeune. En partant de lÍ­émigration de la question de lÍ­émigré italien, je me suis posée la question de lÍ­émigration dÍ­aujourdÍ­hui. A partir de sa vie personnelle, il a essayé se soulever quelques questions universelles. La question de lÍ­émigration en France lÍ­interesse à  plus dÍ­un titre. LÍ­émigration des années 50 nÍ­a pas rencontré les mêmes difficultés  de nos jours.
A la question de savoir si le neuvième art peut changer lÍ­ordre des choses, le conférencier indiquera que la bande dessinée est avant tout une oeuvre de lÍ­esprit qui ne peut pas changer le monde mais elle lÍ­aide. Concernant son refus dÍ­utiliser des héros récurrents dans lÍ­ensemble de ses albums, Hervé Baruléa se défend en arguant que cela ne sert à  rien d'utiliser les mêmes personnages. A chaque fois quÍ­il réalise un ouvrage, il propose une expérience simple, dans la même tonalité mais avec dÍ­autres personnages. En témoigne cette filiation entre Karim le soleil et Antone lÍ­enragé «Si je devais reprendre mes personnages, je finirai par mÍ­ennuyer» conclue-t-il.

 


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