Le train a enfin sifflé

Hier à la mi-journée, le départ du premier voyage de ce train moderneComme annoncé, les locomotives se sont réconciliées avec les rails hier à Tizi Ouzou.Le train a enfin sifflé après des années d'attente. Un aller Tizi Ouzou-Bordj Ménaïel a été effectué hier lundi avec le nouveau train en présence du ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talai. La presse a été invitée pour faire ce premier voyage qui a fait découvrir le paysage à partir d'Alger dans un autre décor que celui qui s'offre quand on prend l'autocar.Hier donc, à la mi-journée, le départ du premier voyage de ce train moderne s'est fait à la gare ferroviaire située au boulevard Stiti. L'infrastructure a été impeccablement rénovée pour pouvoir accueillir les voyageurs et les locomotives. La gare est équipée de moyens ultramodernes. Une forte délégation attendait l'arrivée du ministre au son des tambours. Aussi, après une courte visite à la gare ferroviaire, le ministre et les présents ont été invités à rejoindre les quais pour monter dans les wagons. Un décor qui n'a rien à envier aux trains des pays développés. Une fois installés, la locomotive a entamé ses premiers pas, en direction de Bordj Ménaïel. Le décor, qui s'offre à la vue offre donc des paysages féériques le long de la voie ferrée. Une voix annonce l'arrivée du train à chaque gare, Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Naciria, Issers et Bordj Ménaïel. A la descente, la délégation a été gratifiée d'une réception et du son des tambourins des Iflissen Mellil. Au niveau du salon de la gare de Bordj Ménaïel, le ministre, Boudjema Talai, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a répondu aux questions de la presse locale et mentionné l'importance de cette ligne qui reliera la ville de Tizi Ouzou à la capitale. En effet, Talai a relevé le rôle important qu'aura cette voie ferrée à jouer dans le développement social et économique des wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès. Le train permettra la liaison rapide entre ces wilayas en une heure de temps alors qu'auparavant, il fallait deux ou souvent plusieurs heures pour parvenir à Alger. Les embouteillages, qui rendent l'accès à Alger difficile n'auront désormais pas lieu d'être sur les rails. Sur le même chapitre, le ministre a annoncé que le trajet coûtera 170 dinars avec des possibilités d'abonnement qui seront proposées. Le ticket, a-t-il ajouté, sera fabriqué localement alors que par le passé, il fallait l'importer. La conférence a également été l'occasion pour la presse locale de poser des questions relatives aux autres dossiers liés au secteur des transports. Talai fera savoir d'ailleurs, en répondant à une question sur le téléphérique, que l'entreprise réalisatrice a été remplacée comme promis lors de sa dernière visite. Les retards accusés seront récupérés, a-t-il fait savoir, par la réception partielle du projet. En premier lieu, c'est le téléphérique qui reliera le centre-ville à Redjaouna, qui sera ouvert aux voyageurs. Les autres suivront selon le rythme d'avancée des travaux de réalisation.Le gouvernement suivra l'évolution de l'utilisation des dessertes actuelles qui sont d'un train toutes les deux heures avec la possibilité de réduire les fréquences selon le besoin des voyageurs. L'orateur a également évoqué le volet sécuritaire. Selon Talai, la sécurité du voyageur sera totalement assurée par la présence dans chaque wagon de caméras de surveillance avec des enregistrements qui compromettront tout contrevenant à sa quiétude. Des agents seront également à l'affût de tout contrevenant et à l'écoute des voyageurs. En fait, le premier essai d'hier n'est qu'un avant-goût des commodités qu'apportera cette liaison moderne. Le retour officiellement n'interviendra que le 15 du mois d'avril. Notons par ailleurs que le projet de modernisation de l'ancienne voie ferrée a été lancé en 2010. Les multiples entraves liées essentiellement à la nature escarpée du relief de la région et les procédures d'expropriation ont fait perdre beaucoup de temps. La réception de ce grand projet, qui a coûté quelque 57 milliards de dinars a été maintes fois annoncée puis reportée pour les mêmes raisons. De grandes entreprises algériennes, turques et espagnoles se sont jointes pour venir à bout des contraintes du relief qui a nécessité la réalisation d'une quarantaine de viaducs et de quatre tunnels. Aussi, après près d'une décennie d'attente, le voyageur de Tizi Ouzou pourra enfin aller à Alger en une heure et moins cher que le voyage par car. Le ministre a également profité de son passage à Bordj Ménaïel pour faire savoir que le projet de réalisation d'un premier train à grande vitesse (TGV) est à 60% de l'avancée des travaux de réalisation. La première ligne reliera Tlemcen à Oran. A une question sur d'éventuelles annulations de certains projets à cause des mesures d'austérité, Boudjema Talai a préféré mettre en avant les différents projets qui sont en train d'être réceptionnés et livrés. Enfin, notons que la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié justement de plusieurs projets de transport destinés à faire amorcer une nouvelle dynamique à la machine de développement somnolente. Une pénétrante reliant la wilaya à l'autoroute Est-Ouest est en cours de réalisation. Beaucoup de communes en profiteront pour sortir de l'enclavement, comme Aït Yahia Moussa, Draâ El Mizan et Tizi Ghennif.