Le trafic des métaux ferreux en baisse à Oran

Ces attaques coûtent très cher au Trésor communal, étant donné le prix à l'unité de ces avaloirs et autres grilles en fonte, quelque 8 000 DA, alors que les nouveaux modèles d'avaloir valent entre 30 et 40 000 DA, selon leur volume.Le vol des couvercles d'avaloir a diminué d'une manière significative, même si certains cas de disparition de tampons d'égouts ont été signalés çà et là dans la ville d'Oran, reconnaît Mouad Abed, le président de la commission circulation et transport et délégué de la direction de la voirie et de la circulation (DVC) de la commune éponyme. Il évoque, à ce propos, une dizaine de vols répertoriés tout au long de l'année écoulée.
Une réduction du nombre de larcins par rapport aux années précédentes, où les couvercles d'avaloir faisaient l'objet de vols répétitifs, parfois quelques heures après leur pose. "Auparavant, ils nous dépouillaient", lance-t-il, accusant certains propriétaires d'hippomobiles d'être derrière ce trafic.
Pour rappel, plus de 400 couvercles d'égout et autres grillages d'avaloir ont été volés en 2018 dans la commune d'Oran, alors que les secteurs les plus touchés sont Akid-Lotfi, Sidi El-Houari, Ibn Sina, El-Hamri et El-Badr. "Ils utilisent ces véhicules tractés par un équidé en s'arrêtant pile au-dessus de la plaque d'égout, avant d'en prendre possession en toute discrétion", précise-t-il encore.
Pourtant, et malgré l'arrêté du wali interdisant leur circulation (il date de 2006) et les nombreuses saisies et mises en fourrière, on croise encore quelques véhicules hippomobiles circulant dans les rues d'Oran, particulièrement à la tombée de la nuit.
"Cette interdiction de circulation nous avait aidés à réduire un peu le nombre de ces vols, mais ce qui a vraiment freiné le phénomène en 2020 est le couvre-feu sanitaire imposé par les autorités", explique M. Abed, qui attend le retour à la normale pour juger de l'efficacité des nouveaux avaloirs et grilles posées qui ne peuvent pas être facilement démontables puisqu'ils disposent d'une pommelle inversée.
Un nouveau modèle "efficace" qui rend techniquement difficile leur vol. Ces attaques coûtent très cher au Trésor communal, étant donné le prix à l'unité de ces avaloirs et autres grilles en fonte, quelque 8 000 DA, alors que les nouveaux modèles d'avaloir valent entre 30 et 40 000 DA, selon leur volume.
Le pillage des couvercles d'avaloir vient renforcer le trafic de métaux ferreux et non ferreux à Oran et constitue un danger physique autant pour les voitures que pour les piétons.
En effet, il n'est pas rare que les habitants des quartiers de la ville se réveillent le matin pour constater la disparition d'un ou de plusieurs tampons d'égouts.
Une situation qui avait mobilisé la police dont les patrouilles nocturnes tombaient souvent sur des groupes de jeunes spécialisés dans ce genre de larcins. Munis généralement d'un chariot, ils écument les rues pour arracher couvercles et grilles d'avaloir et les revendre au kilogramme aux marchands de ferraille.

SAID OUSSAD