Algérie

Le traditionnel «cherchem» à l'honneur



Au niveau de tous les marchés couverts ou à ciel ouvert, dans tous les souks hebdomadaires, en ville et dans les bourgades, les marchands, mais aussi les vendeurs informels ont momentanément changé de spécialité commerciale.Yennayer est fêtée depuis des lustres avec ferveur et respect à Mostaganem. Alors que pour les uns, cette fête consiste en un menu spécial d'une soirée, le temps de réunir toute la famille, pour d'autres, c'est une fête rituelle qu'il s'agit de célébrer exceptionnellement.
Pour les commerçants et les opportunistes, l'événement demeure une aubaine. Les noix de chez nous ou de l'étranger sont proposées entre 900 et 1 200 DA/kg, les noisettes à 1 500 DA le kilo, les amandes entre 1 000 DA et 1 200/kg, les pistaches dépassent 2 000 DA/kg, les cacahuètes à 400 DA/kg, les figues sèches dépassent 600 DA/kg, les bananes à 320 DA/kg, les pommes entre 400 DA et 600/kg, ou encore les mandarines et les clémentines entre 200 DA et 300/kg, c'est là un large aperçu des tarifs affichés là où vous passez ! Pour ce Yennayer de l'an 2972, l'occasion est offerte aux marchands, surtout véreux, de se frotter une nouvelle fois les mains. Quant aux clients, les marchés ne désemplissent pas et on a du mal à se frayer un chemin parmi les étals. Cela est également perceptible à travers les souks hebdomadaires.
La « température » de la mercuriale de tous ces produits tant prisés pour la célébration de cette fête ancestrale révèle que les prix ne cessent de battre des records. Sans le moindre scrupule, on augmente davantage, sans souci à l'égard d'un client se plaignant de l'érosion de son pouvoir d'achat, mais tout aussi frénétique dans sa course vers les étals. Bon gré, mal gré, à l'instar d'autrui, chaque père de famille succombe à la tentation en osant des achats, selon son portefeuille. La demande évolue crescendo jusqu'à la veille du jour J.
Par leurs prix relativement plus bas, les produits locaux paraissent plus abordables pour les petites bourses. Compte tenu de leur dénuement, on tente de les appâter par des « mélanges » d'arachides, de dragées et de dattes sèches proposées entre 600 et 800 DA/kg. Sans pitié ni générosité, la mercuriale des fruits, locaux ou exotiques (exotique de ce qu'il en reste sur le marché), inscrits sur la liste de Yennayer, ne s'est guère empêchée de s'emballer ces derniers jours.
L'avènement du Nouvel An amazigh donne lieu à une ambiance particulière, empreinte de ferveur, de joie et de communion. Les cérémonies de la fête consistent surtout à préparer le jour qui précède Yennayer, un repas frugal que l'on appelle « cherchem » qui est composé le plus souvent de fèves sèches, pois chiches, et blé en grains dans un bouillon léger puis le lendemain, consommer un repas copieux avec de la volaille et le regag (feuille en semoule) en signe de prospérité sans omettre les beignets.
Le temps d'une soirée, les meïdas sont garnies dans une terrine avec une floraison de friandises, figues sèches, dattes et toutes sortes d'arachides, des fruits et de la confiserie, le tout agrémenté d'une collation à base de thé à la menthe.
Les mamans ou les grands-mères confectionnent aussi des bourses en tissues remplies de ces délices aux enfants de même que pour les adultes. Bonne fête.
A.?Bensadok


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