Algérie

Le «tout sauf Belkhadem» en ordre de bataille



Si le FLN persiste dans la guerre fratricide qui déchire ses rangs, il perdra immanquablement lors des prochaines élections législatives sont statut de principale formation politique du pays. Ce déclassement, c'est un secret de Polichinelle que beaucoup de monde l'espère et pousse à la roue pour qu'il advienne. C'est pourquoi, c'est se tromper du tout au tout en réduisant le conflit qui fait rage dans les rangs de l'ex-parti unique à la conséquence d'une lutte « Effeleno-FLN» ayant pour cause d'irrévocables divergences doctrinales entre les deux courants qui s'en disputent le contrôle.
Belkhadem et Salah Goudjil, pour ne citer que les chefs de file des deux courants antagonistes, sont censés s'affronter parce que en conflit sur la façon dont le parti est géré par le premier depuis sa reconduction à sa tête par le dernier congrès.
A s'en tenir à la phraséologie que développent Goudjil et le camp des redresseurs, dont il est la tête d'affiche, Belkhadem est coupable de pratiques antidémocratiques qui ont pour résultat notamment d'avoir tué le débat contradictoire au sein du parti et la mise à l'écart de ses instances dirigeantes de cadres reconnus pour leur attachement désintéressé au FLN au profit d'opportunistes sans légitimité dans la militance, mais totalement inféodés à celui qui les a arbitrairement cooptés.
Il faut se souvenir pourtant qu'après le «clash» vécu par le FLN et qui a abouti à la défaite du clan Benflis, Belkhadem s'était attelé méthodiquement, et avec les mêmes pratiques qui lui sont maintenant reprochées, à consolider son autorité sur le parti et à préparer le congrès qui l'a «plébiscité» en tant que premier responsable. La plupart de ceux qui animent la rébellion contre lui aujourd'hui ont été durant cette période parmi ses plus zélés soutiens, pour ne pas dire hommes de main. La prise du contrôle du parti par Belkhadem s'est faite au travers de désignations autoritaires à la tête des instances et d'élections pipées, sans que les «redresseurs» d'aujourd'hui trouvent à redire ou les combattent.
Il faut vraiment une dose carabinée de mauvaise foi pour voir dans la fronde de ces «redresseurs» le combat de militants mus par la conviction de vouloir débarrasser l'ex-parti unique des démons de l'autoritarisme et du népotisme dont ferait usage le secrétaire général qu'ils contestent. La véritable cause à l'origine des déboires actuels de l'ex-parti unique est à décrypter en ayant présent à l'esprit que le pays vit un climat et une situation de fin de règne.
Dans ce contexte, la succession et comment elle se fera sont la préoccupation prioritaire des sphères qui se partagent le pouvoir réel dans le pays. Pour des raisons que tout le monde connaît, Belkhadem, qui n'écarte pas l'éventualité de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle (que certains prédisent pour devoir être anticipée), suscite un tir de barrage auquel contribuent les «redresseurs». La mission de ces derniers est, à défaut de le déboulonner du secrétariat général du FLN, de faire en sorte qu'il n'aille pas uni sous sa houlette aux élections législatives.
Ce résultat obtenu, Belkhadem, s'il persiste à vouloir être le candidat présidentiable de ce FLN «légaliste», a peu de chance de réaliser son ambition face à la coalition hétéroclite qui s'est déjà constituée pour lui faire barrage. C'est dans la stratégie du «tout sauf Belkhadem» qu'il faut situer la fronde des «redresseurs» menés par Goudjil et consorts.


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