Algérie

Le tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou : des potentialités non exploitées Culture : les autres articles



Le tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou : des potentialités non exploitées                                    Culture : les autres articles
La région dispose d'atouts naturels à même de la remettre sur les rails de l'une de ses vocations : le tourisme.
Région alternant tourisme balnéaire, climatique et culturel, la wilaya de Tizi Ouzou reste, de par la variété de ses richesses naturelles, une destination de choix très convoitée par les vacanciers. La potentialité naturelle la plus importante de cette partie de la Kabylie est sans conteste le massif du Djurdjura, avec Lalla Khedidja, son sommet le plus haut, culminant à 2308 m. Il est classé patrimoine mondial de la biosphère au regard de ses variétés faunistiques et floristiques inestimables, dont la fameuse cédraie de la station climatique de Tala Guilef, Azrou N'thor, la forêt des Aït Ouabane, les Grottes du macchabée, les Barres rocheuses, le lac Goulmim ; des endroits féeriques, favorables à la pratique du tourisme de montagne (sports d'hiver, randonnées pédestres, l'alpinisme et autres spéléologie).
La forêt est également omniprésente avec toutes ses variantes, notamment Yakourene et Mizrana. La wilaya dispose en outre d'un patrimoine archéologique important dont une grande partie se trouve à Tigzirt et à Azeffoun. L'antique Iomnium a servi de site pour la construction d'une ville romaine. Parmi les traces du passage des Romains dans la région, on peut citer le Temple du génie qui date du IIIe siècle et la Basilique chrétienne.
L'agglomération d'Azeffoun (Rusazus) renferme de nombreux vestiges, tels que les restes de murailles, conduites d'eau et d'importants thermes. Malgré son importance, le site archéologique d'Aït Rehouna, constitué d'allées couvertes vieilles de 5000 ans, reste méconnu. Dans toute l'Afrique du Nord, il n'y aurait que 14 allées couvertes. Parmi elles, 8 sont dénombrées dans ce hameau mystique et historique. Les habitants d'Aït Rehouna appellent ces monuments «Les petites maisons romaines». Leur état continue de se dégrader de jour en jour ; pourtant, ces monuments qui remontent à la période protohistorique revêtent une importance considérable. Ils sont actuellement en instance de classement comme patrimoine culturel national, sur proposition de la direction de wilaya de la culture, a-t-on appris.
L'abri sous roche d'Ifigha, dans la daïra d'Azazga, est l'autre merveille archéologique qui, jadis, attirait des touristes étrangers en quête d'exploration. Cette grotte porte une inscription libyque comprenant près de 500 caractères disposés en lignes verticales. La paroi sur laquelle a été exécutée cette peinture mesure 9 m de large et 4 m de haut ; en plus des inscriptions, l'on distingue des dessins. Cet abri est incontestablement le plus grand et le plus riche en inscriptions libyques parmi tous les sites ornés de la Kabylie. Un dossier de classement de ce site parmi la liste du patrimoine culturel national est en cours de réalisation par la direction de la culture.
220 sites et monuments identifiés
Durant l'exercice 2011, plusieurs opérations et projets ayant trait à la protection et à la mise en valeur du patrimoine matériel et immatériel de la wilaya ont été réalisés par la direction de la culture. Le recensement du potentiel patrimonial matériel et immatériel a abouti à l'identification de 220 sites et monuments. Ce programme porte notamment sur l'étude de réhabilitation du site antique d'Azeffoun, du Bordj turc de Boghni et sur la mise en valeur du village Aït El Kaïd, à Agouni Gueghrane.
En outre, la direction de la culture a élaboré des dossiers de classement des sites et monuments retenus par la commission nationale de classement des biens culturels. Les dossiers en instance de classement sont : les monuments funéraires (allées couvertes) d'Aït Rehouna, le village historique d'Ighil Imoula, où a été tirée la proclamation du 1er Novembre 1954, et la zaouïa de Sidi M'hamed Ben
Abderrahmane (Boghni). En outre, il a été procédé à la restauration de la maison de Fatma n'Soumeur. Situé au village Soumeur dans la commune d'Iferhounene, «thakhalwith» (repaire) de cette héroïne de la résistance contre l'occupant français a été construit au début du XIXe siècle.
La maison est composée de deux espaces : tazeqqa et taâricht, les murs sont en pierre schisteuse liées avec du mortier d'argile. La toiture est faite en tuiles creuses reposant sur un plancher en bois. Proposée au classement par la direction de la culture de Tizi Ouzou, la maison de Fatma n'Soumeur est classée patrimoine à préserver. La présence de ruines à Tigzirt, Taksebt et Azeffoun, les gravures rupestres d'Azrou Imediazène et les 1500 villages de la wilaya sont autant d'atouts à exploiter, selon des spécialistes du secteur du tourisme. Sur le plan culturel, la wilaya de Tizi Ouzou se distingue par sa richesse liée aux us et coutumes, héritage séculaire valorisé par une production artistique et artisanale en perpétuel mouvement.
Villégiature en haute montagne
Pour une meilleure exploitation des potentialités naturelles de la région, la direction du tourisme et de l'artisanat prévoit l'aménagement de 4 zones d'expansion et sites touristiques (ZEST) à Tala Guilef, Yakourene, Azrou N'Thor (Iferhounène) et Tizi Oujaboub (Bounouh). Une opération d'aménagement de ces ZEST est inscrite. Les dossiers sont déjà finalisés et transmis aux services du ministère du Tourisme pour création par voie de décret. Mais l'étude d'aménagement de ces zones de montagne a été gelée, nous a-t-on indiqué. La raison ' «Ces ZEST ne sont pas encore classées. Cela devait se faire par voie de décret. On attend toujours», résume le directeur du tourisme, Rachid Ghedouchi. Région côtière, avec une façade maritime de 80 km, la wilaya de Tizi Ouzou peut également développer le tourisme balnéaire à grande échelle. Sa côte sauvage et très escarpée est pratiquement inexploitée.
Elle offre certes des possibilités pour un investissement à même de booster la dynamique du tourisme en Kabylie, mais quelle stratégie adopter justement pour relancer le secteur dans la région ' Cette question était régulièrement au centre des débats lors des rencontres organisées par l'Assemblée populaire de wilaya. Tout le monde s'accordait à dire que la région possède des potentialités à faire valoir et qui n'existent nulle part ailleurs.
Une richesse indéniable, pour peu qu'on développe un tourisme qui réponde aux standards internationaux. Mais la réalité d'investissement sur le terrain est tout autre. Le tourisme reste le parent pauvre du développement. «Tout reste à faire dans ce secteur. Alors que la wilaya recèle des sites naturels d'une grande valeur en la matière, le développement touristique est rendu impossible par les conditions d'insécurité endémique qui prévalent dans cette partie de notre pays. Un séminaire national sur le tourisme solidaire a été organisé à Tizi Ouzou. Les résolutions finales ont été envoyées au ministre de tutelle. Nos propositions sont restées lettre morte», relève le président de l'APW, Mahfoud Belabès, qui énumère d'autres handicaps, comme l'insuffisance d'infrastructures hôtelières et touristiques et autres moyens de base et d'accompagnement.
Structures obsolètes
La wilaya de Tizi Ouzou accuse un énorme retard en matière de projets touristiques. Les structures d'accueil existantes ne répondent aucunement aux normes requises. Six projets hôteliers (de catégories diverses) sont en cours de réalisation pour renforcer le parc hôtelier de la wilaya. Ils sont en construction à Tizi Ouzou 2 et un dans chacune de ces communes (Ifigha, Bouzeguene, Boudjima et Makouda). Un motel et une auberge sont en chantier, respectivement à Sidi Naâmane (daïra de Draâ Ben Khedda) et à Boghni, nous a précisé le directeur du tourisme.
«Le cahier des charges de ces projets hôteliers stipule, entre autres, l'obligation à leur propriétaire de confier leur gestion à un cadre qualifié dans les techniques hôtelières et touristiques. Ceci dans un souci d'amélioration des prestations du secteur touristique local dont il est question de promouvoir la destination», explique M. Ghedouchi. Le parc hôtelier de la wilaya de Tizi Ouzou englobe 41 unités (dont 18 à l'arrêt pour des causes diverses), dotées d'un total de 2366 lits, avec 67 416 nuitées enregistrées durant le premier semestre de l'année 2012.
Quelque 50 251 touristes dont 1236 étrangers y ont séjourné à la même période. Le chiffre d'affaires (hôtels, agences de voyage, restaurants) réalisé au titre de l'exercice 2011 par le secteur du tourisme dans la wilaya de Tizi Ouzou a atteint près de 1, 4 milliard de dinars, soit le triple du montant engrangé en 2010 qui était de 500 millions de dinars, annonce M. Ghedouchi. Pour le premier semestre de 2012, il a été enregistré un chiffre d'affaires d-e 359 millions de dinars.


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