Le tourisme algérien noirci dans les sketchs chorba

«Le film l'inspecteur Tahar est le meilleur placard publicitaire du tourisme algérien», Mohamed-Seghir Kara, ancien ministre du Tourisme algérien
S'il y a un secteur stratégique qui a été sérieusement touché durant ce Ramadhan à la télévision a c'est, sans nul doute, celui du tourisme. Chez nous, on offre une pâle copie du tourisme algérien. Pour preuve, le sketch de Kamel Bouakaz, mardi après le ftour dans le sketch Houa oua Houa a dressé un tableau noir sur les hôtels algériens: absence d'hygiène, de confort, d'eau, de sanitaire, services absents, nourriture pas saine, bref, les hôtels algériens étaient décrits comme les pires endroits de détente en Algérie, obligeant son compère Hamid Achouri à brader ses vacances dans une station balnéaire algéroise pour une virée au bled chez ses beaux-parents. L'image de Hamid Achouri dans le camping de Hammamet, a également déplu à certains téléspectateurs et observateurs avertis du petit écran.
«On fait de la pub pour les tunisiens maintenant?» Un ancien responsable de la Télévision nationale a même déclaré que s'il était encore au niveau de l'institution, cette série ne serait jamais diffusée. Une séquence du sitcom Caméra Chorba 2 suscite même une controverse, puisquelle insulte presque l'Algérie, quand un Tunisien demande à Hamid Achouri
«Pourquoi vous venez passez vos vacances en Tunisie?» Mais le comédien, sur un ton humoristique et aidé par un bon script, a répondu que même les Suédois passent leurs vacances en Chine ou en Asie, cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas un beau pays. Mais dans l'ensemble, la série reste correcte et le touriste algérien à travers la famille de Hamid est présenté comme une famille modèle, qui s'adapte à toutes les situations. On est loin du film de l'Inspecteur Tahar, qui offre un tableau en couleur du tourisme algérien. Mieux encore, le film se termine en Tunisie et Moussa Haddad n'a pas évoqué une seule fois le tourisme tunisien. Même s'il est vrai que le tourisme algérien n'est pas ce qu'il était dans les années 1970, il n'est pas inexistant aujourd'hui non plus. Il y a des endroits magiques et féeriques en Algérie qui méritent d'être cités ou mis en valeur. Les séries américaines Alerte à Malibu, Hawai five Zero, en encore Miami Vice ou Les Experts à Miami, ont toutes contribué à soutenir le tourisme américain. Pareil quand il s'agit des Syriens et de leur fameuse série Bab El Hara ou encore des Tunisiens et de leur série Nssibti Lazziza, où on a pu voir Mustpaha Laribi et Razika Ferhane dans un café maure traditionnel où les couples sont très bien servis. Même la série Zayen Saâdek offre une image très clean des appartements algériens, trop clean à mon goût. Un hall géant avec des pots de fleurs, un ascenseur transparent et un décor coloré et feutré sorti tout juste des films de Pedro Almodovar, dans son film Femmes au bord de la crise de nerfs. Pauvre tourisme algérien, Chérif Rahmani, qui finance les voyages d'Arthus Bertrand en Algérie, devrait sponsoriser un sitcom pour valoriser le secteur du tourisme.