La compétitivité du tourisme algérien ne cesse de dégringoler. Il manque plus que huit places pour arriver au bas du tableau occupé respectivement (de la 134e à la 140e et dernière place) par le Yémen, la Mauritanie, le Lesotho, la Guinée, le Sierra Leone, le Burundi, le Tchad et Haïti. L'Algérie fait même pire que le Mali (129e), selon le rapport du Forum Economique Mondial sur la «L'indice de compétitivité voyage et tourisme, comparaison 2013 et 2011'.
En matière de compétitivité dans le domaine du «voyage et tourisme» l'Algérie est classée 132e sur 140 pays en 2013, contre la 113e place sur 139 pays étudiés en 2011. C'est ce que révèle le rapport 2013 du Forum Economique Mondial (FEM) consacré à «L'indice de compétitivité voyage et tourisme, comparaison 2013 et 2011'. Avec un score 3,07 points sur 10, l'Algérie est très loin derrière le Maroc qui gagne sept places par rapport à 2011 en se classant 71e avec une note de 4,03/10. La Tunisie et la Libye ne figurent pas dans ce rapport 2013 en raison d'un «manque de données», indique le rapport. L'autre grand pays touristique de la région, l'Egypte, perd dix places en 2013 en raison de la situation de crise politique qui dure depuis plus de deux ans, en arrivant au 85e rang mondial, avec une note de 3,88, contre la 75e place en 2011. Dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient), qui compte 15 pays (en l'absence de la Tunisie et de la Libye), ce sont les Emirats Arabes Unis (28e rang mondial) qui arrivent à la première place respectivement devant le Qatar, Israël, Bahreïn, Oman, Jordanie, Arabie Saoudite, Liban, Maroc, Egypte, Iran, Koweït, Algérie, Yémen, et Mauritanie. Le Bahreïn, au 55e rang mondial, a perdu 15 positions en raison de la situation de crise politique et de la répression contre une frange de la population qui y prévaut depuis deux ans.
LA SECURITE, UN FACTEUR PARMI PLUSIEURS AUTRES
«Il va sans dire que la sécurité est clairement lié à la bonne performance du tourisme», souligne le rapport du FEM. «Ceci est particulièrement important dans les régions en développement qui souffrent de l'instabilité politique ou de l'inefficacité gouvernementale, qui peuvent souvent entraîner des taux de criminalité élevés et un retard de croissance du développement économique» ajoute le document pour qui le «printemps arabe» a conduit à des baisses importantes du nombre de visiteurs dans les économies axées sur le tourisme, en particulier l'Egypte et la Tunisie. Le Maroc «a considérablement résisté à la crise», avec «une baisse mineure» des visites touristiques, «par l'introduction rapide de réformes politiques au lieu de la confrontation, et en continuant à se concentrer sur sa stratégie à long terme du développement du tourisme», affirme le FEM.
Mais il n'y a pas que la sécurité qui détermine le succès du tourisme. Le rapport définit quatre autres facteurs qui (dé)favorisent des pays par rapport à d'autres. Parmi ces facteurs, il y a «l'affinité pour le voyage et tourisme» qui comprend «l'orientation client», «l'ouverture aux visiteurs étrangers» et la «participation» d'acteurs locaux. Deux autres éléments sont cités. Il s'agit des «politiques publiques», notamment en matière de «barrières à l'entrée» (visas), de «libéralisation du secteur» et de «coopération public/privé», et la «compétitivité des prix» qui comprend les «offres abordables», «niveau d'imposition» et «pouvoir d'achat/taux de change». La politique environnementale et le développement durable (législation, «innovations du secteur privé», et «conservation de la nature») est aussi prise en compte dans la notation de la qualité du tourisme dans les pays étudiés.
LES FAIBLESSES DE L'ALGERIE
Parmi les trois «sous-indexes» du rapport, construits chacun autour de plusieurs «piliers», les notes obtenus par l'Algérie montrent qu'il y a encore beaucoup d'amélioration à apporter à différents facteurs pour rehausser la place du tourisme. Dans les sous-indexes: «cadre réglementaire du tourisme et voyages» (qui comprend 5 piliers), «d'environnement des affaires et d'infrastructures» (5 piliers) et de «ressources humaines, culturelles, et naturelle» (4 piliers), l'Algérie est respectivement classée 134e, 126e et 123e. En matière de «cadre réglementaire du tourisme et voyages», l'Algérie oscille entre le 90e rang (santé et hygiène) et 140e (priorité accordée au secteur). Pour d'autres facteurs, le classement obtenu est: 132e pour la «sûreté et sécurité», 136e pour la «durabilité environnementale», et 133e pour la «politique et réglementation». Dans le chapitre «Environnement des affaires et d'infrastructures», l'Algérie fait un peu mieux, puisqu'elle obtient : la 115e place pour les «infrastructures de transport aérien», 126e pour les «infrastructures de transport terrestre», 131e pour les «infrastructures du tourisme», 115e pour les «infrastructures TIC», 28e pour la «compétitivité des prix dans l'industrie du tourisme et voyages». Enfin, dans le chapitre «Ressources humaines, culturelles, et naturelle», la 103e place est accordée en matière de «ressources humaines», 137e pour l'»affinité pour le tourisme et voyages», 121e rang pour les «ressources naturelles» (liées au tourisme), et 74e pour les «ressources culturelles».
Abdelkader Zahar
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Posté Le : 12/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: news2.fibladi.com ; texte: Abdelkader Zahar
Source : Le Quotidien d'Oran du mardi 12 mars 2013