Algérie

Le toubib au long parcours de militant



Le toubib au long parcours de militant
Nombreux sont les Constantinois et autres visiteurs de la ville des Ponts qui continuent de croire toujours que le centre hospitalo-universitaire de la ville porte le nom de l'imam Ben Badis, alors que l'établissement a été baptisé au nom du neveu du Cheikh, le docteur Lakhdar Abdeslam Ben Badis, le militant ophtalmologue qui a sacrifié sa vie pour la cause nationale. «C'est grâce à un ami intime, le professeur radiologue Messaoud Bendib ayant entrepris des démarches auprès du ministère de la Santé, que le CHU de Constantine porte le nom de Lakhdar Abdeslam Ben Badis», nous a révélé Abdelhak Ben Badis, frère cadet du cheikh Abdelhamid.Fils de Mouloud Ben Badis, second frère dans la famille du cheikh et directeur, à l'époque, de l'orphelinat musulman de Sidi Mabrouk, Lakhdar Abdeslam est né le 27 janvier 1923 à Constantine. Il fit ses études primaires en français avant de fréquenter le lycée d'Aumale (actuellement Rédha Houhou) où il obtint son bac en 1941.Le cheikh Mohamed Belabed, élève du cheikh Ben Badis, lui assurait des cours particuliers en arabe. Intéressé par des études en médecine, il fit un passage par la faculté d'Alger entre 1941 et 1945, avant de poursuivre son cursus à la faculté de médecine de Paris entre 1945 et 1951, pour se spécialiser en ophtalmologie de 1950 à 1952. Il fera son internat à l'hôpital Charles Nicole de Tunis, sous le patronage du professeur tunisien Raïs pour clôturer par une thèse de doctorat en médecine.L'ouverture de son cabinet médical au n°29 de l'ex-rue Georges Clemenceau (actuellement Larbi Ben M'hidi) fut l'un des événements les plus marquants de la vie de Lakhdar Abdeslam Ben Badis. Militant convaincu, il fut membre de l'Association des étudiants musulmans algériens (1941-1944), puis membre de l'Association des musulmans algériens de France (1950-1952). Son intense activité militante au FLN à Paris comme à Constantine, où son cabinet médical servait de refuge pour les membres du FLN et de l'ALN, n'était pas sans lui créer des problèmes avec les autorités françaises.Arrêté et interné en 1957, alors qu'il prenait part à la grève des six jours, il sera transféré vers le centre d'internement d'El Ghirane de Hamma Bouziane, à 10 km au nord de Constantine, puis vers celui de Bir El Ogla, aux environs de Aïn M'lila. Là, il a refusé catégoriquement de servir comme médecin. Transféré au centre d'internement d'El Djorf, à Tébessa, il prend contact avec les éléments de l'ALN.C'est lors d'une sortie à M'sila pour approvisionner le centre en médicaments qu'il réussit à prendre la fuite et rejoindre le maquis. Depuis, sa famille n'aura plus aucune nouvelle de lui jusqu'au jour où elle apprendra sa mort au maquis. Le 13 mars 1963, sa famille reçoit une attestation de la 5e région militaire mentionnant que le frère Docteur Lakhdar Abdeslam Ben Badis qui a rejoint les rangs de l'ALN en 1959 est tombé au champ d'honneur en 1960.




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