Le Touat et le Gourara

Sur le chemin du sud, se dressent, pittoresques et inédites, des oasis et des ksour à perte de désert. Haltes inattendues et magiques. Ici, le silence est d'or et la parole, même plus d'argent. Se taire et regarder. Contemplation. Le mircale surgit de nulle part... Bechar, Taghit, Beni Abbès, Timimoun, Adrar. La boucle à ouvrir et à refermer sur un long séjour avec escales méritées. La musique est ainsi un prétexte pour Bechar de réunir les mélomanes et créer le rassemblement. Autour de Ahellil, le gnaoui... la danse et le chant se font spiritualité et implorations. A 90 kilomètres de là, Taghit. Une oasis qui surprend à tous les détours. Car, elle surgit soudain, comme sortie du néant. Sans prévenir, prenant de cours les yeux, dans le mirage désertique, verdoyante, jeune comme une première. Egale à elle-même à tous les voyages, elle sait se laisser prendre en surprenant. Elle sait se faire aimer comme dans un premier amour ou encore ces amours immortelles. Feggous, sa meilleur datte provoque « Maoussem Taghit » chaque automne au moment des récoltes. Les ksour sortent de leur réserve et se confient pour toute l'année. Beni Abbès célèbre El Mouloud (la fête de la naissance du Prophète Mohammed (QSSSL), chaque an pendant 12 jours qui précèdent l'anniversaire. Le havre de paix résonne alors de baroud et de youyous. Timimoun, la rouge, lui emboîte l'ambiance et plasmodie Ahellil (chant religieux et d'amour), le 7e jour du Mawlid ennabaoui acharif. Sboue est un acte de foi, de prosternation, de sagesse, de recueillement. L'enchantement dans des chants monocordes, pleins d'ivresse. De transe. L'oasis rouge ne lâche pas prise. C'est Adrar qui finit pourtant le voyage. La fête annuelle, c'est au tour de la tomate. Culture prépondérante et prospère. Mais c'est la « Prunelle des yeux », signification en berbère de Timentit qui intéresse le plus. Dans ses ruelles étroites et infinies de poussière, de croisement et de mystère, l'histoire est alléchante. Ould Sidna Daoud, comme indiqué sur une pancarte verte à l'entrée du village, ces dédales de rues ont de quoi remplir le déplacement en berbère, autour d'un thé. Il faut encore du souffle pour parcourir les grands rendez-vous du Sud. Le Grand Sud : le Hoggar, le Tassili N'ajjer.