Algérie

Le torchon brûle entre N?Djema et Alger



Le Para sème la discorde Les propos tenus dimanche dernier par le ministre de l?Intérieur, Yazid Zerhouni, concernant des « discussions » autour de l?extradition vers Alger de l?émir du GSPC, Abderrazak Le Para, détenu actuellement par le MDJT, mouvement rebelle tchadien, ont provoqué l?irritation des autorités de N?Djamena. Hier, le ministère tchadien des Affaires étrangères a convoqué l?ambassadeur d?Algérie au Tchad pour lui signifier la « désapprobation » de son pays au sujet des négociations engagées entre Alger et la rébellion du MDJT, a rapporté l?AFP de source officielle tchadienne. Une attitude qualifiée d?« inamicale » par le ministre tchadien de la Communication, Moctar Wawa Dahab, qui assure l?intérim de son collègue des Affaires étrangères absent. « Nous protestons contre cette manière de faire, surtout de la part d?un pays ami avec qui nous entretenons de bonnes relations », s?est élevé le ministre tchadien, considérant qu?il était « inadmissible qu?un pays ami puisse traiter sur notre dos avec une opposition armée ». Au bord de l?incident diplomatique avec le voisin du Sud, l?Algérie s?est empressée hier de démentir, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, tout « contact » et toute « négociation » avec cette organisation armée. Le MDJT tchadien, ennemi viscéral du régime d?Idriss Deby, avait rapidement réagi dimanche aux propos de Yazid Zerhouni en faisant part de sa disponibilité à remettre l?émir du GSPC, fait prisonnier au Tibesti, entre les mains des autorités algériennes. « Tout ce que nous voulons, c?est que les autorités algériennes viennent le chercher », avait répété dimanche à l?AFP Rajab-Dazi, porte-parole du mouvement à Libreville. Un niet catégorique avait été précédemment exprimé par l?Algérie devant l?émissaire du mouvement rebelle venu à Alger pour faire son « offre » aux autorités algériennes, juste après la capture du chef terroriste. Un détail confirmé par le porte-parole des rebelles tchadiens : « C?est nous qui avons contacté les autorités algériennes le 27 mars dernier dès que nous avons fait ces prisonniers », a déclaré M. Rajab-Dazi en évoquant « des aspects techniques » qui resteraient à régler. Seulement, ce qui s?apparente, pour le MDJT, à un détail technique s?avère être un véritable problème politique et diplomatique pour l?Algérie, qui est d?ailleurs à l?origine du retard de l?extradition de Abderrazak Le Para, dont les Etats-Unis ont appelé à sa remise aux autorités algériennes pour être jugé. Refusant de violer l?intégrité territoriale du Tchad, l?Algérie est tenue par la Convention africaine de lutte contre le terrorisme (pour laquelle elle a ardemment bataillé au sommet de l?ex-OUA en juillet 1999). Elle n?est pas prête à transgresser les principes de cette convention sur l?interdiction de s?ingérer dans les problèmes internes des autres Etats du continent et de soutenir politiquement, financièrement, logistiquement ou moralement les mouvements rebelles, séparatistes, terroristes ou putschistes qui menacent les Etats africains légaux, simplement pour avoir la tête de Abderrazak Le Para.




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