Algérie

Le torchon brûle entre l'Espagne et le Maroc



Le torchon brûle entre l'Espagne et le Maroc
Le rapport 2016 de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime publié en juin dernier place le Maroc en tête de la production mondiale de cannabis.L'Espagne est actuellement très remontée contre le Maroc auquel elle reproche d'avoir fait échouer, la semaine dernière, une opération antidrogue que sa Marine nationale menait pour le compte d'Europol dans les eaux internationales, situées entre les îles Canaries et les côtes du Sahara occidental occupé.La Guardia civile était depuis plusieurs jours sur les traces d'un chalutier transportant près de 2000 kg de cocaïne acheminée depuis l'Amérique latine et destinée au marché européen. Cependant, l'embarcation a été interceptée par les autorités marocaines au moment même où la Marine espagnole allait l'arraisonner. Cette intervention aussi intempestive qu'inattendue a failli provoquer un clash entre les marines marocaine et espagnole. La presse espagnole, qui s'est faite l'écho de cette affaire, rapporte que le Premier ministre espagnol a dû intervenir en personne pour calmer la situation. La Guardia civile a donc regagné sa base bredouille. Mais l'affaire ne devrait pas en rester là. Les Espagnols, qui ont filmé la scène de l'accrochage avec la marine marocaine depuis un hélicoptère, ont décidé d'adresser un rapport détaillé à Bruxelles et d'accuser le Maroc d'interférer dans leurs opérations de lutte antidrogue.Au début, mentionne la presse espagnole, dont le quotidien Publico, l'empressement des Marocains à mettre la main sur ce chalutier bourré de cocaïne avait été compris comme une volonté de la part de Rabat de se faire de la publicité et de prouver que le Maroc s'investit aussi dans la lutte contre la criminalité et le trafic de drogue. Cependant, cette version est battue en brèche par des sources espagnoles qui se disent persuadées que les Marocains ont décidé de prendre de vitesse le navire de la Guardia civile pour éviter que soient arrêtés les membres de l'équipage du chalutier, parmi lesquels figuraient plusieurs Marocains, et que ne soient par conséquent divulgués les noms des patrons, côté marocain, du réseau du trafic de cocaïne. Un réseau dans lequel seraient impliqués de hauts responsables. Ou du moins ceux-ci feraient partie de ceux qui acceptent de fermer les yeux sur le trafic en question.Cette affaire, qui promet d'être riche en révélations sur le trafic de cocaïne entre l'Amérique latine et le Maroc, est à ajouter aux nombreux autres dossiers qui révèlent le vrai visage du Maroc, un pays pris en étau entre un makhzen prédateur et des trafiquants de résine de cannabis.Le rapport 2016 de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) publié en juin dernier, basé sur des chiffres disponibles jusqu'à 2014, place le Maroc en tête de la production mondiale de cannabis. «L'Europe, l'Afrique du Nord, le proche et le Moyen-Orient demeurent les principaux marchés pour la résine de cannabis, dont la majorité continue à être produite au Maroc» détaille le rapport. Toujours selon l'ONUDC, la production de cannabis au Maroc était en 2013 de quelque 700 000 tonnes alors que la surface cultivée en haschisch avait atteint 47 196 hectares. En 2014, le cannabis marocain a essentiellement été acheminé vers l'Europe et l'Afrique du Nord à travers des réseaux de contrebande. Le pays le plus touché par ce trafic est l'Algérie.


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