Le torchon brûle entre des fonctionnaires et les syndicalistes

Les fonctionnaires disent souhaiter désormais qu'une enquête soit diligentée pour s'enquérir de la situation de cette résidence.La situation à la résidence universitaire de jeunes filles de M'Douha, à Tizi Ouzou, devient de plus en plus intenable, non pas seulement en termes de conditions de vie, mais aussi et surtout en termes de rapports entre des employées et les étudiants, d'un côté, et les membres de la section syndicale UGTA, d'un autre côté. Tout a commencé après la dénonciation, par les étudiantes, de leurs conditions d'hébergement au sein de cette résidence datant de 1978 et qui, depuis, ne cesse de se dégrader.
Dans une plateforme de revendications élaborée par les étudiantes et adressée à la direction des ?uvres sociales centre de Tizi Ouzou, les résidentes réclamaient, entre autres, l'amélioration de la restauration, la réalisation d'espaces verts, le renouvellement de la literie, le réaménagement des douches et des radiateurs, le réaménagement de la salle TV... Des revendications qui sont, selon les résidentes, restées sans suite, alors que la direction de la résidence en question a soutenu avoir procédé aux réparations nécessaires à l'effet d'assurer un meilleur cadre de vie aux résidentes.
D'aucuns alors croyaient que l'incident était clos. Mais voilà que la situation s'empire davantage après que certaines employées de ladite résidence ont apporté leur soutien aux résidentes. Ce qui ne semble pas être du goût de la section syndicale UGTA qui a tenu une assemblée générale, le 13 juin dernier, et pris la décision d'exiger le départ de deux des fonctionnaires de cette résidence universitaire. Un mouvement de protestation a été même enclenché par la section syndicale pour forcer la main à l'administration de satisfaire sa revendication de départ de ces deux fonctionnaires.
Une démarche qui n'a pas manqué de choquer les fonctionnaires en question et aussi les résidentes qui y voient "une violation même à la raison d'exister d'un syndicat tant, au lieu de défendre les fonctionnaires, voilà qu'il exige plutôt leur départ". Dans sa déclaration, la section syndicale motive cette exigence de départ des deux fonctionnaires par, entre autres, "l'atteinte à l'intégrité morale des travailleurs, les injures, l'insubordination et le parrainage de l'entrée des extra-universitaires à la résidence".
"C'est un acharnement qui cache bien des enjeux. On voit en nous une menace pour certains intérêts", expliquent, pour leur part, les fonctionnaires visés dans des courriers adressés aux différentes autorités à l'effet de dénoncer "les agissements de certains syndicalistes". Ces fonctionnaires disent souhaiter désormais qu'une enquête soit diligentée pour s'enquérir de la situation de cette résidence.
En tout cas, les vidéos et les photos en possession de ces fonctionnaires révèlent une situation des plus désastreuses, qui appelle à une réaction énergique des autorités concernées.

Samir LESLOUS