Algérie

Le ton monte entre l'Iran et le Koweït



A l'inverse de ce qui s'est produit il y a un an, cette fois c'est l'Iran qui a accusé de koweïtiens de s'être livré à  des activités d'espionnage. Dimanche, des responsables de la ville d'Abadan (localité située dans le sud-ouest iranien), cités par la télévision iranienne en langue arabe Al Alam, avaient annoncé l'arrestation, deux jours plus tôt, de deux Koweïtiens entrés illégalement en Iran et en possession de «matériel d'espionnage».   Le gouvernement koweïtien a aussitôt «catégoriquement» démenti que deux de ses ressortissants arrêtés en Iran se soient livrés à  des activités d'espionnage. Les deux hommes «travaillent pour une chaîne de télévision privée et tournaient un programme à  caractère social pour cette chaîne», a expliqué un communiqué publié dans la nuit de dimanche par l'agence officielle Kuna, précisant qu'ils étaient entrés en Iran avec un visa.
Face à  l'évolution de la situation, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a convoqué, hier, l'ambassadeur d'Iran, Rohallah Qahramani, et lui a demandé «leur libération au plus vite». Selon les médias koweïtiens, les deux hommes sont Adel Al Yahya, un avocat qui travaille comme présentateur pour la chaîne satellitaire Al Adalah, et Raed Al Majed, un caméraman. La chaîne appartient à  l'homme d'affaires Mahmoud Haider, un chiite koweïtien considéré comme un partisan de l'Iran. Les relations entre l'Iran et le Koweït s'étaient, rappelle-t-on, tendues en mars dernier après notamment la condamnation par un tribunal koweïtien deux Iraniens et un Koweïtien à  la perpétuité pour espionnage au profit de Téhéran. A l'époque, le Koweït avait rappelé son ambassadeur et l'Iran avait pris une mesure identique. Les deux ambassadeurs avaient néanmoins repris leur poste en mai, à  la suite d'une visite au Koweït du ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. En outre, les relations entre l'Iran et les monarchies arabes du Golfe sont tendues depuis l'intervention saoudienne à  Bahreïn, vivement condamnée par Téhéran, pour soutenir la dynastie sunnite et réprimer un mouvement de contestation animé par les chiites, majoritaires dans la population. Il faut probablement s'attendre à  ce que les choses se corsent davantage dans la mesure où Manama a directement accusé, dimanche, Téhéran de chercher à  déstabiliser la région. Ces accusations font suite à  l'arrestation de cinq Bahreïnis auxquels il a été reproché de préparer des attentats dans le royaume et de «rouler» pour Téhéran.
La crise qui se profile à  l'horizon entre l'Iran et le Koweït intervient, faut-il le souligner, dans un contexte régional particulièrement explosif. En plus des graves crises qui secouent la Syrie et le Yémen et qui risquent à  tout moment d'embraser la région, l'Iran se trouve, depuis la semaine dernière, dans le viseur d'Israël, des Etats-Unis et de l'Union européenne. Ces pays accusent, en effet, Téhéran d'être en train fabriquer une bombe atomique. Aussi, rien n'interdit de penser que toute cette série d'«incidents diplomatiques» n'est pas faite pour servir de lit à  une opération militaire de grande envergure afin de redéfinir les rapports de force dans la région.
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)