Algérie

Le ton franc des députés



Les députés ont poursuivi, hier, le débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement. La majorité des intervenants ont dénoncé ce qu'ils appellent «la cherté de la vie, la hausse du chômage et l'élargissement du cercle de la pauvreté sous l'effet d'une inflation galopante...». «En dépit d'un budget colossal de plus de 104 milliards de dollars projeté par les autorités publiques pour l'exercice en cours, son impact sur le terrain n'est pas vraiment ressenti ou perceptible», a fait observer un député du Mouvement El-Bina. «En effet, la précarité sociale est palpable et frappe de plein fouet les ménages dont la majorité d'entre eux font face à la cherté de la vie et à la montée du chômage», a-t-il indiqué, ajoutant que «cela est aggravé par l'absence des statistiques officielles sur l'emploi et le chômage depuis quelques années...».Le même député à relevé «l'épineux et récurrent problème de surcharge des classes qui s'est posé avec acuité lors de la dernière rentrée scolaire contrairement à ce qui a été prétendu...». Ce phénomène s'ajoute, poursuit-il, «aux retards que connaît la réalisation de certains nouveaux établissements scolaires». Plusieurs députés ont abondé dans le même sens de la hausse vertigineuse et continue des prix, qui a érodé le pouvoir d'achat de la plupart des ménages.
Dans le même sillage, un autre député a interpellé le Premier ministre quant à la suppression du système de subventions généralisées et la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux, «un projet mis sous le coude».
Un député du Mouvement El-Bina a insisté de son côté sur «l'impératif de suivre méthodiquement le marché en régulant la facture d'importation pour protéger l'économie nationale sans compromettre la stabilité du marché».
Un député de l'émigration issu du MSP déplore quant à lui «le fait que la diaspora algérienne soit très peu évoquée dans la déclaration de politique générale du gouvernement. Il a rappelé que «le champ de l'investissement dans l'activité audiovisuelle fermé devant la communauté algérienne à l'étranger continue de subir la discrimination». Le même intervenant a dénoncé «la cherté des billets d'avion» ainsi que «la promesse non tenue du gouvernement concernant l'ouverture des banques algériennes en France». Il est aussi revenu sur «la création des bureaux de change en Algérie qui ne semble pas connaître le bout du tunnel».
Le Premier ministre avait mis l'accent sur «le caractère social de l'Etat qui demeure un principe structurant de l'action du gouvernement pour consolider la cohésion sociale». Par ailleurs, d'autres députés ont appelé à accélérer et généraliser la numérisation des différents secteurs en vue d'éradiquer certaines pratiques néfastes et de réaliser le décollage économique effectif.
À ce propos, un député du groupe des indépendants a souligné «la nécessité d'accélérer sa concrétisation», saluant «le pas franchi en la matière dans certains domaines, leur permettant de gagner du temps et d'améliorer les prestations à l'image du secteur de la justice». Un député du RND a estimé à cet égard, que «la numérisation avait fait déjà ses preuves dans l'enseignement supérieur et la recherche scientifique», en plaidant pour «sa généralisation dans tous les domaines et activités en s'appuyant sur ces expériences abouties».
Lors de sa présentation, le Premier ministre avait indiqué que le gouvernement «s'est penché sur la concrétisation des engagements pris au titre de son Plan d'action en vue de la mise en oeuvre du programme du président de la République, visant essentiellement le renforcement de l'Etat de droit et de la gouvernance, en permettant l'émergence d'un nouveau modèle économique et en renforçant le développement humain et le caractère social de l'Etat, outre la dynamisation de l'action diplomatique et la consolidation de la sécurité nationale».
Enfin, le débat de la déclaration de politique générale se poursuivra jusqu'à dimanche, avant que le Premier ministre ne réponde, lundi, aux questions des députés.


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