Situé à une dizaine de kilomètres à l’est de Tipaza, sur un promontoire dominant d’un côté la mer et de l’autre la Mitidja, le Mausolée Royal de Maurétanie, surnommé à tort Tombeau de la Chrétienne (c’est là l’appellation héritée de l’époque coloniale), en arabe «Kbour-er-Roumia», est un monument de l’époque numide et est, un gigantesque amas (tambour en forme cylindrique qui repose sur une assise carrée) de pierres taillées couvrant à l’intérieur des vestibules dont la disposition a été vérifiée suite aux fouilles effectuées en 1865 par Adrien Berbrugger, archéologue et philologue français décédé, quatre années plus tard, à Alger.
Mystères du Tombeau de la chrétienne
La date de construction et la fonction réelle de ce tombeau ne sont pas connues avec certitude. On sait qu’elle a été mentionnée dans un texte du géographe Pomponius Mela, daté des années 40 ap. J.-C., époque où le royaume de Maurétanie fut annexé par Rome.
Certains historiens pensent qu’il s’agit d’un mausolée royal construit par le roi Juba II qui régna de 25 av. J.-C. à 23 ap. J.-C. et son épouse, la reine Cléopâtre Séléné. Pour d’autres, l’étude architecturale du monument permettrait de le dater approximativement au Ier ou IIe siècle av. J.-C. et donc antérieurement à la domination romaine sur l’Afrique du Nord.
Stéphane Gsell a bien dit à son sujet : «C’est une construction de type indigène couverte d’une chemise grecque. » Le Mausolée aurait été édifié en hommage à une reine qui a su se faire aimer et vénérer par son peuple, de par son dévouement envers ce dernier. Cette reine avait pour nom Cléopâtre Séléné, fille de la reine égyptienne cléopâtre et épouse de Juba II, empereur de la Maurétanie césaréenne, dont la capitale n’était autre que Césarée (Cherchell). C’est cette vénération qui s’est traduite, après la mort de Séléné, par un mausolée dénommé par les populations locales : Tombeau de la Romaine. Malheureusement, la colonisation française a confondu en une seule et même signification Roumia, qui veut dire Romaine, avec chrétienne.
Tombeau de la reine Cléopâtre Séléné?
Une telle assimilation et un tel amalgame ne peuvent être que faux puisque, à cette époque, c’est-à-dire au début du Ier siècle de l’ère chrétienne, le christianisme n’ avait pas encore dépassé les limites de la Palestine. Il n’atteindra que plus tard ce pays berbère, où il sera adopté et pratiqué par ses indigènes.
D’autres historiens pensent que le mausolée royal a été construit par Juba II et son épouse, la reine Cléopâtre Séléné, mais nul ne saurait dire qui y est enterré. Le mystère reste donc entier.
Selon l’archéologue et historien Mounir Bouchenaki, le tombeau est un monument africain qui aurait appartenu à une famille royale, numide ou maure, qui se serait faite enterrer «richement» en ce lieu.
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Posté Le : 07/02/2018
Posté par : patrimoinealgerie
Source : CultureAlgérie