Avec une naïveté primaire nous nous intéressons avec un intérêt secondaire à des événements importants qui se déroulent un peu partout dans le Monde. Les interpellations qui nous sont faites effleurent nos consciences pour nourrir des émotions ou des indignations sans toujours secouer nos consciences pour nous rendre compte que la géostratégie commence au pas de nos portes. Elle n'est pas seulement une donnée savante réservée aux érudits et aux professionnels spécialisés en la matière. Tous les faits et gestes des sociétés humaines, aussi lointaines et aussi éparses soient-elles, ont une incidence sur nos existences. Il est vrai que tous les sujets qui concernent l'Humanité se discutent en cercles fermés comme si les peuples et les Etats étaient d'anodins appendices soumis seulement à des injonctions générales.Quand surviennent des faits marquants, un peu partout dans ce qui nous semble a priori des îlots recroquevillés sur eux-mêmes, nous nous indignons, nous nous offusquons sans nous rendre compte que nous sommes aussi, par nos perceptions incomplètes, des artisans méconnus des liesses ou des drames. Les faits et gestes quotidiens de tous tracent l'itinéraire mondial commun. La consistance de l'environnement est plus profonde qu'une histoire de météorologie et le climat dont il est question ne se limite pas à la contrariété des nuages. Le bon vent serait celui de nous regarder autrement et faire table rase du classicisme de l'exercice politique.Bien qu'elles soient objectives, les souverainetés nationales et les intérêts de proximité ont le travers d'alimenter les introversions des sociétés humaines les rendant incapables d'analyser l'évolution de plus en plus négative du Monde. Des préoccupations communes sont de temps à autre sujettes à des rendez-vous au sommet, mais les alertes lancées du haut des tribunes internationales se détachent rarement des premiers soucis des gains restreints. Il en est de même de la floraison trop élémentaire des approches, des débats et des craintes, au c?ur des peuples quand les pouvoirs changent de visage et l'on n'appréhende pas que chaque être humain, même quand il est à l'autre bout de la planète, a bien un bout du sort de l'Humanité entre ses mains.Les coups de semonce nés des inquiétudes provoquées par le réchauffement climatique et par la poussée des extrêmes et des intégrismes de tous bords ne sont pas de particulières excroissances apparues au sein de populations d'ermites convaincues d'être à l'abri.On voit bien que les sorts d'un Tibétain et d'un Suédois ou encore celui d'un Ghanéen et d'un Algérien sont intimement liés et que le bonheur des uns et tributaire des autres. Les professionnels de la politique font de la Terre une chasse gardée, se fourvoyant avec une fausse croyance qui prête à rendre leurs sujets une matière inerte et corvéable.
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Posté Le : 17/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Abdou Benabbou
Source : www.lequotidien-oran.com